Le géant de l'ingénierie SNC-Lavalin (T.SNC) a offert de juteux pots-de-vin à six Bangladais influents, y compris deux ministres, a rapporté jeudi le journal Daily Star de Dhaka.

Le quotidien dit tenir ses informations de sources travaillant au sein de la Commission anticorruption (ACC) du pays du sous-continent indien. Ces personnes auraient eu accès à des éléments de preuve recueillis par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) dans le cadre d'une enquête amorcée à la demande de la Banque mondiale.

Selon le Daily Star, SNC-Lavalin a offert d'«énormes pots-de-vin» afin de décrocher le contrat de supervision des travaux de construction d'un pont de 6,5 kilomètres au-dessus du fleuve Padma (appelé Gange en amont, en Inde). Le quotidien n'a pu obtenir l'ampleur des sommes en jeu.

Parmi les personnes à qui l'entreprise montréalaise aurait voulu verser des pots-de-vin, on trouve Syed Abul Hossain, ministre des Technologies de l'information et des communications, Abul Hasan Chowdhury, ancien ministre d'État aux Affaires étrangères, Mosharraf Hossain Bhuiyan, ancien secrétaire de la division des ponts au ministère des Communications, ainsi que trois hommes d'affaires travaillant au projet de pont.

Le Daily Star précise qu'une équipe de la GRC pourrait se rendre au Bangladesh au cours des prochains jours afin de communiquer davantage de renseignements à l'ACC et d'en recueillir auprès de celle-ci.

MM. Bhuiyan et Hossain ont assuré au journal n'avoir absolument rien à se reprocher dans cette affaire. SNC-Lavalin n'a pas voulu commenter, soulignant que les enquêtes se poursuivent.

Dans la foulée des allégations, la Banque mondiale a suspendu le prêt de 1,2 milliard US qui devait financer le projet et empêche temporairement une filiale de SNC-Lavalin de répondre à ses appels d'offres.