Les chefs d'entreprises réunis à la conférence Rio+20 se sont engagés lundi à adopter des politiques écologiquement correctes et ont appelé les dirigeants de la planète à lancer une «révolution industrielle verte».

Deux jours avant l'ouverture d'un sommet de l'ONU sur le développement durable, 1200 dirigeants d'entreprises ont pris 150 engagements en faveur d'une plus grande efficacité énergétique, de la reforestation ou d'une plus faible empreinte carbone.

Selon le Pacte mondial de l'ONU, qui a parrainé ce forum de quatre jours, il s'agit «d'engagements mesurables, avec un calendrier» dont les entreprises devront rendre compte annuellement.

Les promesses concernent l'énergie, le climat, l'eau, l'agriculture, l'urbanisation...

Quarante-cinq PDG de multinationales, parmi lesquels ceux de Coca Cola, Nestlé, Saint-Gobain, Shell, Bayer ou Pernod Ricard, ont ainsi pris lundi l'engagement de faire de l'eau une priorité stratégique.

Environ 800 millions de personnes dans le monde n'ont pas accès à l'eau potable et 2,5 milliards manquent d'un système d'assainissement de base, selon l'ONU.

Dimanche, Microsoft a annoncé un plan pour parvenir à des émissions zéro de CO2 dans ses gigantesques serveurs, ses laboratoires, bureaux et voyages de ses salariés en compensant ses émissions de carbone.

La chaîne de magasins H&M a déclaré qu'elle allait porter à 100 pour cent la part de coton produit de manière durable dans ses vêtements et le géant américain des articles de sport Nike a fixé l'objectif de rejet zéro de produits chimiques dangereux dans toute sa chaîne de production d'ici à 2020.

Le premier producteur mondial d'acier ArcelorMittal a déclaré qu'il allait réduire ses émissions de CO2 de 8% par tonne produite d'ici à 2020 par rapport à 2007.

La société publique d'électricité d'Afrique du Sud Eskom et l'américain Duke Energy ont promis d'aider au développement de réseaux électriques pour permettre à 500 millions de personnes en Afrique et dans les pays pauvres d'avoir accès à l'électricité.

Les critiques ont cependant accusé le Pacte mondial d'être un outil de marketing pour les grandes entreprises.

Sur les promesses d'Eskom et de Duke Energy, Daniel Mittler, directeur politique de Greenpeace International, a dit à l'AFP: ils «essayent de présenter un bon visage ici à Rio, mais ils sont parmi les pires pollueurs et s'opposent activement au développement durable».

Greenpeace accuse aussi Microsoft de ne pas avoir rompu avec le charbon pour alimenter ses serveurs voraces en énergie pour stocker images, courrier, musique et vidéos.