L'agence d'évaluation financière Moody's a abaissé mercredi la note d'endettement de long terme de l'Espagne de trois crans, à «Baa3», juste au-dessus de la catégorie «spéculative». La note de Chypre a aussi été abaissée, de deux crans, soit à «Ba3».

Moody's a prévenu que cette note pourrait tomber dans cette catégorie à l'issue d'une nouvelle période d'examen qui doit durer au maximum trois mois.

L'agence a invoqué dans un communiqué le plan d'aide européen de 100 milliards d'euros pour le secteur bancaire espagnol, décidé vendredi, qui selon elle «accroîtra encore le poids de la dette supporté par le pays».

De plus, a souligné Moody's, «l'État espagnol a un accès très limité aux marchés financiers, comme le montrent à la fois le fait qu'il compte sur le FESF et le MES les mécanismes anticrise de la zone euro, ndlr pour ses fonds de recapitalisation et sa dépendance croissance vis-à-vis de ses banques nationales comme acheteurs prioritaires de ses émissions obligataires, lesquelles à leur tour obtiennent leurs financements de la BCE» (Banque centrale européenne).

Enfin, «la faiblesse persistante de l'économie espagnole fait de la dégradation de la solidité financière du gouvernement et de sa vulnérabilité croissante à un arrêt soudain des financements, une inquiétude bien plus grave que s'il y avait un espoir raisonnable de croissance économique vigoureuse dans les quelques années à venir», a considéré Moody's.

La décision de Moody's est une sanction sévère envers le gouvernement du conservateur Mariano Rajoy, qui s'est battu depuis sa prise de fonctions en décembre pour faire la preuve de sa capacité à ne pas faire appel à l'aide internationale.

Quand M. Rajoy a pris le pouvoir, la note de l'Espagne chez Moody's était de cinq crans supérieure, à «A1».