L'agence d'évaluation financière Standard & Poor's (S&P) a annoncé lundi qu'elle maintenait la note souveraine de l'Espagne, BBB+, après l'annonce samedi qu'un plan d'aide européen, qui peut s'élever jusqu'à 100 milliards d'euros, va être déployé pour ses banques.

L'agence a en outre confirmé la perspective «négative» associée à la note de l'Espagne, ce qui signifie qu'elle envisage de l'abaisser à nouveau.

«Le montant des fonds que l'Espagne veut obtenir correspond à notre estimation des besoins de provisions» dans deux scénarios, l'un de base et l'autre plus tendu, indique l'agence dans un communiqué.

Cette demande d'aide correspond en outre «aux prévisions que nous avions lorsque nous avons dégradé l'Espagne le 26 avril», précise l'agence.

S&P avait alors abaissé de deux crans la note du pays, s'inquiétant de la récession qui compliquait ses objectifs budgétaires.

Cette décision a relégué Madrid dans la catégorie des émetteurs de qualité moyenne, en mesure de faire face à leurs obligations de manière adéquate.

Le prêt pouvant atteindre 100 milliards d'euros accordé par la zone euro réduit le risque que l'Espagne ait à assumer directement les pertes des banques concernées, souligne en outre l'agence. Mais il risque en revanche d'augmenter le niveau de la dette publique espagnole.

Avec la crise, la dette publique de l'Espagne a explosé, passant de 36,8% en 2008 jusqu'à 68,5% fin 2011, le gouvernement estimant qu'elle grimpera jusqu'à 79,8% du PIB cette année. Mais si l'Espagne épuisait l'enveloppe de 100 milliards d'euros, sa dette pourrait alors grimper à 90% du PIB.

Dans le même communiqué, S&P souligne en outre que si l'aide aux banques est fournie par le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui entrera en fonctionnement en juillet, et non par l'actuel fonds de soutien européen (FESF), le MES aura la priorité face aux autres créanciers de l'Espagne pour être remboursés.

Plusieurs analystes ont averti que cette modification pourrait effrayer les bailleurs de fonds ordinaires et les décourager d'acheter de la dette publique espagnole.