La Banque d'Angleterre a annoncé jeudi le maintien de son taux directeur à 0,50% et avoir laissé inchangé le montant total de son programme de rachats d'actifs, épuisé avant sa réunion de politique monétaire de mai.

Comme à son habitude, la banque centrale britannique n'a pas fait de commentaire immédiat sur sa décision, par ailleurs largement anticipée par les économistes, qui guetteront la diffusion des minutes de la réunion, prévue le 23 mai.

En février, l'institution avait décidé de rehausser de 50 milliards de livres sterling (62 milliards d'euros) le montant de son programme de rachats d'actifs, une tranche qui a pris trois mois à être complétée. Le montant total a donc été maintenu en mai à 325 milliards de livres - plus de 400 milliards d'euros.

Ce programme dit «d'assouplissement quantitatif», visant à injecter des liquidités dans le système, avait été lancé en mars 2009 afin d'aider une économie britannique alors en pleine récession et dont la première tranche, graduellement relevée jusqu'à 200 milliards de livres, avait été épuisée en janvier 2010. Le programme avait été relancé de 75 milliards de livres en octobre.

«De toute évidence, les inquiétudes liées à l'inflation ont pris le pas sur les inquiétudes sur la croissance», a commenté Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight.

Pour l'économiste, il est «fort probable que la décision de suspendre les rachats d'actifs n'a pas été prise à l'unanimité au sein du CPM (Comité de politique monétaire), alors il sera très intéressant de voir l'ampleur des divergences d'opinions dans les minutes».

En effet, la Banque d'Angleterre a dû faire face en mai à un choix cornélien, prise en étau entre une croissance toujours faible et une inflation qui s'accélère de nouveau.

L'économie britannique s'est avérée toujours faible avec la récente confirmation d'un retour en récession, mais l'inflation devrait avoir été le principal obstacle à de nouvelles injections de liquidités.

En effet, l'inflation a accéléré au Royaume-Uni en mars, à la surprise de nombreux observateurs. Elle a progressé de 3,5% sur un an durant cette période, après +3,4% en février, soit toujours largement au-dessus du niveau cible de 2%.

Cependant, «si l'économie britannique flanche plus avant dans les semaines à venir, la Banque d'Angleterre pourrait de nouveau se tourner vers des injections de liquidités dès juin», a prévenu M. Archer.