L'action de SNC-Lavalin (T.SNC) a encore une fois piqué du nez hier, après le dépôt d'une deuxième requête en recours collectif, au nom d'actionnaires hors Québec qui réclament 1,5 milliard de dollars en compensation pour la perte liée à la baisse de leurs actions.

Après avoir touché un creux de 36,57$, le titre de la firme de génie-conseil a fini la journée à 36,73$, en baisse de 32 cents.

La requête déposée hier au nom des actionnaires de SNC-Lavalin à l'extérieur du Québec vise à récupérer la baisse de 20%, soit 1,5 milliard, de la valeur des actions survenue le 28 février dernier, lorsque l'entreprise a annoncé avoir perdu la trace de 35 millions, un montant qui a par la suite été ajusté à la hausse à 56 millions.

Un premier recours collectif a déjà été déposé au Québec au début du mois de mars par la firme d'avocats Siskinds Desmeules, qui réclame 250 millions au nom d'actionnaires québécois qui s'estiment lésés.

Hier, la firme ontarienne Rochon Genova a allégué que les administrateurs et certains dirigeants de SNC-Lavalin ont trompé leurs actionnaires en approuvant des paiements liés à des contrats conclus avec le régime Kadhafi en Libye. La requête, qui n'a pas été prouvée en cours, nomme certains de ces dirigeants, dont le responsable de la division internationale, Michael Novak, qui savaient ou auraient dû savoir ce qui se passait en Libye.

L'enquête interne déclenchée par l'entreprise a mené au départ du président et chef de la direction, Pierre Duhaime.

«Quand une entreprise se vante de ses bonnes pratiques en matière de gouvernance auprès des investisseurs et qu'il y a révélations sur de mauvais agissements, ça cause du tort à la réputation de l'entreprise et, par ricochet, un tort substantiel à ceux qui y ont investi», a expliqué John Archibald, avocat de la firme qui pilote le recours collectif.

En réaction à cette nouvelle requête en recours collectif, SNC-Lavalin a répondu avec les mêmes mots que lorsque la première a été annoncée. «Nous croyons fermement que les allégations sont non fondées et nous nous défendrons énergiquement contre celles-ci», a fait savoir par courriel la porte-parole de l'entreprise, Leslie Quinton.

La requête ontarienne inclut les investisseurs qui détenaient des actions de SNC-Lavalin entre le 1er février 2007 et le 28 février 2012. Celle déposée au Québec vise les investisseurs actionnaires depuis le 13 mars 2009.

Il faudra probablement attendre plusieurs mois avant de savoir si ces recours collectifs pourront aller de l'avant.

Depuis les événements qui ont conduit à cette riposte des investisseurs, les révélations embarrassantes pour SNC-Lavalin ont continué de se succéder. La valeur totale de ses actions en Bourse a chuté de 3,5 milliards depuis le début de la crise en Libye.

Pour le premier trimestre qui a pris fin le 31 mars dernier, l'entreprise affiche un profit en baisse de 76,1 millions à 67,1 millions, mais un carnet de commandes solide, à 10,5 milliards.