Le virage que propose à l'Europe le président élu de la France, François Hollande, est bien accueilli au Grand-Duché du Luxembourg.

«Cette élection ne me déplaît pas du tout, a confié hier son ministre de l'Économie et du Commerce extérieur, Étienne Schneider. Nous allons retourner à une politique de croissance. Il ne faut pas risquer de ne plus avoir de croissance.»

Accompagné d'une soixantaine de gens d'affaires et de personnalités de son pays, le ministre a amorcé dimanche à Montréal une mission économique d'une semaine au Canada, dirigée par le Grand-Duc héritier Guillaume.

En réponse à des questions de la salle, le conférencier invité du Conseil des relations internationales de Montréal a précisé qu'il fallait du courage pour investir dans des infrastructures alors que les capitaux sont rares pour certains pays, comme le Portugal, l'Irlande ou l'Espagne.

M. Schneider a quand même dit que la Banque européenne d'investissement (établie au Luxembourg) pouvait financer des investissements comme les chantiers de grandes interconnexions énergétiques.

«Tout ne va pas pour le mieux, admet M. Schneider, mais les problèmes seront résolus dans un effort de solidarité.»

À propos des élections grecques, il s'est montré plus perplexe. «Les Grecs n'auront pas d'autres options: ou bien ils continuent avec l'euro et acceptent une panoplie de mesures, ou bien ils essaient de se reconstruire avec la drachme. Nous ne laisserons tomber aucun pays.»

Avec à peine un demi-million d'habitants, le Grand-Duché est le pays ayant le revenu par personne le plus élevé en Occident. Il est très influent dans la zone euro, comme son premier ministre Jean-Claude Juncker a présidé l'Eurogroupe jusqu'à tout dernièrement.