La Chine a annoncé lundi sa volonté d'augmenter ses importations pour équilibrer ses échanges extérieurs, trois jours avant un dialogue stratégique et économique avec les États-Unis, qui continuent d'accuser un déficit commercial abyssal avec Pékin.

La Chine va augmenter ses importations de manière «appropriée», notamment en matière d'équipements de haute technologie, de composants et de produits utilisés dans le secteur de l'énergie, selon un document du Conseil des affaires d'État, le cabinet ministériel chinois.

Le gouvernement se prépare à réduire les taxes à l'importation sur les articles que la Chine ne produit pas en quantité suffisante ou qu'elle ne sait pas fabriquer, précise le document.

Des responsables politiques américains estiment que le déficit commercial des États-Unis avec la Chine, qui s'est élevé à 295 milliards de dollars en 2011, est notamment dû à la faible valeur de la monnaie chinoise, le yuan, qui confère un avantage compétitif indu aux produits chinois vendus aux États-Unis.

Pour aller dans le sens d'une plus grande flexibilité du taux de change du yuan, la banque centrale chinoise a récemment annoncé l'élargissement de sa marge de fluctuation quotidienne par rapport au billet vert, qui est passée de 0,5% à 1%.

Un des sujets récents de frictions entre les deux pays a porté sur les panneaux solaires, que les sociétés chinoises sont accusées de vendre à perte aux États-Unis.

Le gouvernement chinois appelle de son côté les États-Unis à lever des restrictions limitant les exportations de produits de haute technologie pouvant avoir des applications militaires vers la Chine.

La hausse des importations aiderait par ailleurs à rééquilibrer l'économie chinoise vers plus de demande intérieure, selon le document du cabinet ministériel, alors qu'elle reste encore essentiellement tirée par l'investissement et les exportations.

L'excédent commercial de la Chine s'est réduit à 155 milliards de dollars en 2011, contre 181,5 milliards l'année précédente, et devrait se contracter encore davantage cette année en raison des difficultés des exportateurs chinois, notamment en Europe, leur premier débouché.