Les patrons des principales écuries de Formule 1 se sont montrés vendredi réticents à une introduction éventuelle en Bourse de la structure gérant leur sport, deux jours avant le Grand Prix de Malaisie prévu dimanche à Sepang près de Kuala Lumpur.

Six d'entre eux, dont Martin Whitmarsh (McLaren), Christian Horner (Red Bull), Stefano Domenicali (Ferrari) et Gérard Lopez, actionnaire principal du Lotus F1 Team, l'ont affirmé en conférence de presse, réagissant à des informations de presse rapportant des projets supposés de Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1.

Selon le journal malaisien, le Malay Mail, le fonds d'investissement CVC, qui contrôle 63,4% de la F1 depuis 2006 après avoir racheté ses parts à M. Ecclestone, est en train de réfléchir à l'introduction en Bourse, peut-être sur le marché de Singapour, d'une partie de ces actions, et aurait demandé une étude dans ce sens à la banque d'affaires américaine Goldman Sachs.

«C'est un concept intéressant, mais nous ne sommes pas impliqués dans ces négociations. C'est l'affaire des propriétaires de la F1, CVC et Bernie, pas des écuries», a réagi M. Horner.

«C'est aux propriétaires de décider ce qu'ils font de leurs actions, et il y a de fortes chances que ça ne soit pas au bénéfice de notre sport», a renchéri pour sa part M. Whitmarsh,

Pour les deux responsables, la priorité est de réduire les coûts de la F1, «car beaucoup d'écuries sont en train de se battre pour survivre», a souligné M. Whitmarsh.

Gérard Lopez pas intéressé

«Achetez bas, vendez haut. Soit on achète tous des parts, soit personne n'en achète», a souri M. Lopez, qui veut «savoir ce que la F1 est en mesure d'apporter (de concret) sur le marché (boursier)», en référence aux dividendes éventuels des nouveaux actionnaires potentiels.

Selon le quotidien malaisien qui a lancé le débat cette semaine, les revenus commerciaux de la F1, qui emploie 200 salariés, devraient atteindre 2 milliards de dollars en 2012, avec 20 Grands Prix au calendrier. Ils pourraient grimper à 2,9 milliards de dollars en 2015, grâce aux nouveaux Grands Prix prévus en Russie et aux Etats-Unis par M. Ecclestone.

«On est tous là à plaisanter, notre situation financière chez Ferrari est très bonne, mais on sait tous que la situation de la F1 n'est pas stable», a ajouté M. Domenicali. Estimant que le contexte actuel de la F1 est «délicat», le patron de l'écurie Ferrari a suggéré de voir «au-delà des intérêts particuliers» pour que l'équilibre financier des équipes reste la priorité absolue.

La renégociation avec M. Ecclestone des accords Concorde, qui couvrent une grande partie des revenus des écuries, demeure centrale, les accords actuels expirant fin 2012. Une éventuelle introduction en Bourse de la F1, dans des conditions qui restent à définir, à Singapour, Hong-Kong ou ailleurs, dépendra forcément de leur contenu.