Le Japon a annoncé mardi qu'il allait acheter des obligations d'État chinoises pour la première fois, dans le cadre d'un renforcement des échanges financiers entre les deux puissances asiatiques.

«Nous avons reçu l'accord des autorités chinoises pour acheter des obligations d'État» pour environ 10,3 milliards de dollars, a expliqué le ministre nippon des Finances, Jun Azumi, lors d'une conférence de presse.

Cet achat entre dans le cadre d'une série d'accords financiers conclus entre Tokyo et Pékin en décembre. Les autorités nippones avaient ensuite formellement demandé la permission de pouvoir acheter des obligations du gouvernement chinois à leurs homologues de Pékin, qui viennent de donner leur feu vert.

M. Azumi a toutefois précisé que la date d'achat des bons du Trésor chinois n'avait pas été choisie, précisant que cette décision serait prise en fonction des conditions du marché.

Deuxième et troisième puissance économique mondiale et assises sur de colossales réserves de changes, la Chine et le Japon tentent l'une et l'autre de diversifier leurs investissements en devises étrangères. Elles sont les principales détentrices de bons du Trésor américain.

Les accords de décembre ont pour objectif de développer l'usage de leurs monnaies respectives, le yuan et le yen, dans les transactions commerciales et les investissements entre les deux pays, au lieu d'utiliser le dollar comme il est d'usage jusqu'à présent (60% des échanges sino-japonais utilisent le billet vert).

Utiliser directement leur monnaie respective permettra aux entreprises chinoises et japonaises de réduire leurs coûts et de se prémunir des aléas monétaires liés aux fluctuations de la devise américaine. Les autorités des deux pays y voient une garantie de stabilité financière pour la région.