Stades, édifices gouvernementaux, routes... La présence des investisseurs chinois est indéniable dans plusieurs pays d'Afrique - surtout ceux dotés de riches réserves en ressources naturelles.

À Accra, au Ghana, impossible de parcourir un kilomètre sans croiser plusieurs restaurants chinois. Selon certaines estimations, les échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique dépassent les 100 milliards US par année, et plus d'un million de Chinois habitent le continent.

Cette omniprésence s'explique par l'immense appétit de la Chine pour les ressources, dont regorge le sous-sol africain. Et par la tolérance dont fait preuve l'autoritaire gouvernement chinois envers les régimes dictatoriaux de plusieurs pays africains.

«Ils ont un besoin réel de produits de base, que ce soit du pétrole ou du cuivre, donc ils ont une stratégie au niveau politique et économique», souligne Patricia Bentolila, responsable de l'Afrique à Exportation et développement Canada (EDC).

Entre 2000 et 2010, deux institutions chinoises - la China's Export-Import Bank et la China Development Bank - ont financé pour 67,2 milliards de projets d'infrastructures en Afrique, selon une étude récente de Fitch. C'est 12 milliards de plus que ce qu'a injecté la Banque mondiale pendant la même période.

Malgré cette générosité très visible, la présence massive des Chinois irrite plusieurs Africains. Pas tant pour des questions ethniques que pour la forme de néo-colonialisme qu'elle représente. «Il y a beaucoup trop de Chinois; ils viennent au pays et repartent avec l'argent», dénonce Mike, un chauffeur d'Accra.

Et comment se positionne le Canada en Afrique? Assez bas en ce qui concerne les échanges économiques, lorsqu'on le compare au géant chinois. Mais selon Jean-Pierre Apélian, président du Groupe Mercator Transport, le pays jouit de plusieurs avantages qui favorisent son image auprès des Africains.

«On y parle les deux langues, et le Canada arrive comme un pays tout neuf, sans le bagage colonial de la France et de la Grande-Bretagne», croit M. Apélian.