La Banque d'Angleterre a maintenu jeudi, conformément aux attentes, son taux directeur à 0,50% et le montant de son programme de rachats d'actifs à 275 milliards de livres (429 milliards de dollars CAN).

Comme à son habitude, la banque centrale britannique n'a fait aucun commentaire immédiat à l'issue de la réunion mensuelle de son Comité de politique monétaire (CPM), ce qui conduira les observateurs à scruter la publication des minutes de cette rencontre, prévue le 25 janvier.

Face au risque accru d'un retour du pays dans la récession, la Banque d'Angleterre avait repris en octobre son programme de rachats d'actifs -dit d'«assouplissement quantitatif» et visant à injecter des liquidités dans le système- datant de mars 2009, comme l'abaissement du taux d'intérêt directeur au niveau historiquement bas de 0,50%.

Le montant de la première tranche de ce programme avait été relevé à plusieurs reprises jusqu'à un total de 200 milliards de livres (233 milliards d'euros) et été épuisé en janvier 2010.

Le statu quo de la Banque d'Angleterre «n'est pas une surprise» après la publication d'indicateurs économiques mitigés et le fait qu'une nouvelle tranche de 75 milliards de livres annoncée en octobre ne devrait être épuisée que fin janvier, a commenté James Knightley, économiste chez ING.

En effet, si de récents chiffres - notamment sur l'activité des secteurs des services, de l'industrie et de la construction - ont pointé une amélioration de l'activité économique en décembre, le pouvoir d'achat des ménages reste en berne, le chômage continue d'augmenter, et les conditions de crédit pourraient encore se dégrader.

Ainsi, «étant donné que l'impression générale reste celle d'une croissance économique britannique en nette difficulté du fait de vents contraires au niveau national et international (en provenance surtout de la zone euro), et les incertitudes qui pèsent sur les perspectives», la probabilité de voir le CPM annoncer en février une nouvelle tranche de 50 milliards de livres d'injections de fonds est très élevée, a noté Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight.