Les difficultés du géant britannique du voyage Thomas Cook ne se sont pas encore répercutées sur sa filiale canadienne.

«Les affaires se poursuivent comme à l'habitude», a affirmé la directrice des communications corporatives de Thomas Cook Amérique du Nord, Kerry Sharpe, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires.

Thomas Cook possède 150 points de vente au Canada et emploie 1500 agents de voyages. Il exploite également les 108 agences Sears Travel et possède les grossistes Sunquest Vacations et Exotik Tours.

Dans un communiqué publié hier à Londres, Thomas Cook Group plc a fait savoir que la détérioration de certaines de ses activités l'avait forcé à entamer des discussions avec ses banques pour obtenir un peu plus de flexibilité de leur part.

Thomas Cook a soutenu qu'il pouvait faire face à ses obligations financières actuellement, mais qu'il recherchait «des ajustements qui amélioreraient sa résistance si la situation commerciale demeurait difficile».

L'entreprise a ajouté qu'elle devait retarder la divulgation de ses résultats annuels dans l'attente des résultats de ces discussions. Le titre de Thomas Cook Group plc a perdu 75,2% de sa valeur à la Bourse de Londres hier.

Le voyagiste avait fait savoir récemment qu'il réduirait sa flotte de 41 à 35 appareils et qu'il pourrait devoir fermer jusqu'à 200 agences.

Mme Sharpe a affirmé que ces fermetures ne touchaient pas les agences canadiennes.

Moins de vols au Canada

Par contre, Thomas Cook a décidé de réduire le nombre de vols que ses appareils effectueront au Canada cette année. Durant la dernière saison hivernale, l'entreprise exploitait plus de 70 vols hebdomadaires à partir de Toronto, Montréal, Ottawa et Halifax vers des destinations soleil. Cet hiver, Thomas Cook n'exploitera que 55 vols hebdomadaires et remplacera Montréal et Ottawa par Calgary et Vancouver.

L'analyste Benoît Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, se demande si Thomas Cook voudra demeurer sur le marché canadien à long terme. À l'heure actuelle, Sunquest Vacations occupe environ 10% du marché canadien des voyages vers les destinations soleil.

«Le retrait potentiel de Thomas Cook aurait un impact positif sur l'équilibre entre l'offre et la demande, ce qui devrait améliorer la rentabilité de Transat», a écrit M. Poirier dans un rapport d'analyse.

Les investisseurs n'ont cependant pas vu les choses de la même façon. L'action de catégorie B de Transat a perdu 48 cents pour clôturer à 6,39$ à la Bourse de Toronto hier, soir une glissade de près de 7%.