Près de 2000 journalistes du monde entier ont été mobilisés, mercredi, pour couvrir le sommet européen de Bruxelles, dont la presse a dramatisé les enjeux en le qualifiant de «crucial», «historique» ou «de la dernière chance pour l'Europe».

«C'est un sommet qui suscite un intérêt médiatique très fort», a indiqué un responsable du Conseil européen, en charge de l'organisation. «C'est probablement l'un des plus couverts depuis les années 2004-05 et le débat sur la Constitution», selon lui.

Quelque 2100 accréditations ont été demandées pour ce sommet qui s'est tenu en deux jours, dimanche puis mercredi. Ces dernières années, les sommets européens accueillaient en moyenne entre 1000 et 1500 journalistes, selon les chiffres du Conseil. La majorité d'entre eux travaillent pour les médias des 27 pays de l'Union européenne, mais le nombre de journalistes asiatiques est en progression constante depuis quelques années.

«La crise européenne inquiète à Taïwan. On craint ses répercutions sur l'économie globale, notamment sur le secteur bancaire, si elle s'aggravait encore», explique Yu-Fan Tsao, de l'agence de presse Central News Agency, basée à Taipei. En Chine, l'intérêt pour ce sommet est d'autant plus fort que des informations font état d'une contribution financière de Pékin au fonds de sauvetage européen FESF.

«Mon objectif est d'essayer de vérifier les rumeurs là-dessus», indique Xue Yuan, journaliste pour le quotidien économique 21st Century Business Herald, qui a installé son ordinateur dans l'immense atrium du Conseil. Mais, comme la plupart de ses collègues étrangers, cette jeune journaliste basée à Bruxelles depuis deux ans se heurte à la difficulté d'avoir accès aux informations et aux délégations des 27, inaccessibles dans les étages du bâtiment.

«C'est difficile d'expliquer ce qui se passe, de savoir qui décide quoi à Bruxelles», souligne-t-elle. «Le processus est très tortueux», regrette Yu-Fan Tsao. «On a l'impression que les dirigeants européens parlent, parlent, mais ne décident pas». Aux yeux de la plupart des journalistes, l'essentiel est de suivre Angela Merkel «car c'est elle qui décide en Europe en ce moment», selon Xue Yuan.

Dimanche, à l'issue du premier sommet de la semaine, la conférence de presse que la chancelière allemande a tenue avec le président français Nicolas Sarkozy a d'ailleurs attiré bien plus de journalistes que celle qui réunissait au même moment l'hôte de la réunion, le président du Conseil Herman Van Rompuy, et son homologue de la Commission, José Manuel Barroso.

Le couple franco-allemand, baptisé «Merkozy» par les journalistes, a relégué dans l'ombre les autres dirigeants, à l'exception de l'Italien Silvio Berlusconi, tancé par ses collègues pour son laxisme présumé, et du grec Georges Papandreou, dont le pays est au coeur du cyclone. jri/aje/gl