La Grèce devrait traverser sa quatrième année consécutive de récession en 2012, le produit intérieur brut (PIB) grec devant se contracter de 2,5% sur l'année, selon les prévisions contenues dans le pré-projet de budget 2012, déposé lundi au Parlement.

«En raison de la poursuite de l'assainissement de l'économie grecque et de la récession importante de 2011, avec une contraction attendue du PIB de 5,5%, le rythme de l'économie doit continuer à être négatif en 2012 avant une reprise prévue en 2013», indique le texte officiel.

En 2010, la contraction du PIB grec avait été de 4,5% après -2% en 2009.

La poursuite de la contraction est une conséquence de la baisse de la demande intérieure et de la consommation privée qui doit encore baisser de -3,8% (à prix courants) contre 6,2% en 2011 et 4,5% en 2010, selon le pré-projet.

«La consommation privée à prix stables devrait chuter de plus de 6% en raison de la réduction des revenus et de l'augmentation du chômage», qui doit atteindre en moyenne 16,4% en 2012 contre 15,2% attendu sur l'année 2011, et 11,9% en 2010.

En revanche, l'inflation doit enregistrer une baisse importante, l'indice des prix harmonisé doit atteindre 0,6% en 2012 contre 2,8% en 2011 et 4,7% en 2010.

De même, les exportations doivent augmenter de 6,4% contre +3,9% en 2011 et +3,8% en 2010.

Selon le pré-projet du budget, «la dette du gouvernement général doit passer à 172,7% du PIB à 371,920 milliards contre 161,8% prévu pour fin 2011 (356,520 milliards d'euros).

En 2011, le service de la dette sera de 16,3 milliards d'euros et de 17,9 milliards en 2012.

Le texte a été approuvé dimanche soir lors d'une réunion-marathon du conseil des ministres, sous l'égide du premier ministre Georges Papandréou, qui a également donné son feu vert à l'instauration de chômage technique pour 30 000 employés du secteur public élargi d'ici fin 2011.

Cette mesure vise à réduire les dépenses publiques et alléger le déficit du pays, qui doit atteindre 8,5% du PIB en 2011 selon le pré-budget contre 10,5% en 2010.

Pour 2012, le déficit doit atteindre 6,8% du PIB. Le projet de budget a été passé à la loupe des représentants de la troïka, des représentants de l'Union européenne, Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international.

La visite de la troïka à Athènes, qui se poursuit cette semaine, s'inscrit dans le cadre de l'audit régulier des comptes grecs avant le versement de la sixième tranche du prêt international de 2010, prévu pour la mi-octobre.