L'Union européenne a décidé vendredi d'élargir ses sanctions contre le régime de Bachar el-Assad en interdisant les investissements dans le secteur pétrolier syrien.

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a précisé que la mesure visait à renforcer l'embargo sur les importations de pétrole syrien décidé le 2 septembre par les Vingt-Sept.

L'UE a également décidé vendredi d'interdire la remise de billets de banque à la Banque centrale syrienne, et a annoncé une interdiction de visa et de voyage visant des responsables liés au régime syrien.

Selon l'ONU, la répression des manifestations antigouvernementales en Syrie a fait quelque 2600 morts depuis la mi-mars.

Mme Ashton a averti que si la situation ne s'améliorait pas en Syrie, il pourrait y avoir de nouvelles sanctions. «La répression contre le peuple syrien doit cesser complètement», a-t-elle souligné.

La Syrie exporte quelque 150 000 barils de pétrole par jour, essentiellement vers l'Union européenne. Ses ventes de pétrole en Europe lui ont rapporté 3,1 milliards d'euros en 2010, selon l'UE.

La nouvelle interdiction sur les investissements cible les entreprises syriennes impliquées dans l'exploration et le raffinage du pétrole. Elle interdit aux sociétés basées dans l'UE de collaborer ou de monter des co-entreprises avec ces compagnies, ou de leur fournir des crédits et des prêts.

«Les mesures restrictives établies par l'Union européenne depuis le 9 mai ont pour objectif de faire obstacle à ceux qui dirigent la répression en Syrie et de réduire les ressources qui sont mises au service des violences contre le peuple syrien», a souligné le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Selon le Quai d'Orsay, «toutes les personnes et entités, y compris économiques, qui fournissent un soutien financier à la répression, sont susceptibles de faire l'objet de sanctions. Inversement, toutes les personnes et entités qui mettent fin à leur soutien au régime sont susceptibles d'être retirées de la liste européenne».