Alors que le monde est entré dans «une nouvelle phase dangereuse», l'institution basée à Washington appelle Pékin à rééquilibrer son économie «le plus vite possible» vers plus de consommation intérieure et à permettre au yuan de se renforcer.

Une appréciation de la monnaie chinoise aiderait la Chine à contenir l'inflation en baissant le prix de ses importations et redynamiserait les économies des principaux partenaires de Pékin.

«Un taux de change plus élevé, combiné à des réformes structurelles, augmentera le pouvoir d'achat intérieur et permettra un rééquilibrage externe, tout en contenant la pression inflationniste», selon les Perspectives économiques mondiales du Fonds.

Le FMI a baissé sa prévision de croissance pour le PIB chinois - le deuxième du monde après les États-Unis - à 9,5% pour 2011 et 9% pour 2012, soit moins que la moyenne de 10,5% de croissance que le pays a connue entre 2000 et 2007.

Dans sa dernière prévision du mois de juin, le Fonds avait prédit 9,6% de croissance pour la Chine cette année et 9,5% en 2012.

Tandis que le FMI considère que la lutte contre l'inflation, qui a atteint en juillet son plus haut niveau en trois ans avec 6,5% de hausse annuelle des prix à la consommation, reste d'actualité, il juge aussi que les efforts pour endiguer l'augmentation du volume du crédit, créateur d'inflation, ont commencé à porter leurs fruits.

«La hausse des prix de l'immobilier et la croissance du crédit ont ralenti par rapport aux niveaux record récemment atteints», selon le rapport.

La Chine a mis en oeuvre depuis un an une politique de hausse des taux d'intérêt et de relèvement des réserves obligatoires des banques pour contenir la croissance de la masse monétaire et par là même la hausse des prix, facteur d'instabilité sociale.

En août, l'inflation a légèrement ralenti, à 6,2%, pour la première fois en plusieurs mois. Mais la semaine dernière, le premier ministre Wen Jiabao a encore jugé que la Chine «ne pouvait pas relâcher» sa politique de resserrement monétaire, appelant à poursuivre le combat contre la hausse des prix.

Le FMI a encore appelé Pékin à laisser le marché déterminer les taux d'intérêt afin de «créer des incitations pour les institutions financières à mieux gérer les risques de marché».

Dans le cadre du 12e plan quinquennal, les dirigeants chinois veulent accorder une plus grande place à la consommation intérieure, dont le poids est aujourd'hui inférieur à 40% de l'économie.

«La hausse de l'investissement a ralenti avec la fin des mesures de relance budgétaires (mises en oeuvre en 2009 et 2010 après la crise financière internationale), mais l'investissement reste le principal contributeur de la croissance», relève le FMI.

«Les projets pour rééquilibrer la demande de l'extérieur vers l'intérieur... doivent être mis en oeuvre le plus tôt possible», souligne le Fonds, selon lequel «ce n'est que par un rééquilibrage mondial que nous pouvons espérer une croissance plus élevée dans les économies avancées et par ricochet pour l'ensemble du monde».