Craignant qu'un éventuel marché du carbone ne nuise sérieusement à la compétitivité des entreprises d'ici, les deux principaux regroupements industriels du Québec pressent le gouvernement de soumettre son projet à une étude coûts-bénéfices.

Pour «affirmer son leadership environnemental», le gouvernement a décidé de «pénaliser les entreprises du point de vue de la compétitivité», accuse la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) dans un mémoire virulent adressé au ministre de l'Environnement, Pierre Arcand.

L'organisme dirigé par Françoise Bertrand dit ne pas être convaincu que les intentions de Québec en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) sont «cohérentes» avec ses objectifs de développement économique.

La FCCQ et le Conseil du patronat, qui a également fait part de ses préoccupations au ministre Arcand, affirment que le projet de règlement du gouvernement ne reconnaît pas les efforts de réduction effectués par plusieurs entreprises avant 2008.

Les deux groupes de pression s'interrogent également quant au fardeau administratif et financier que pourrait représenter le futur marché du carbone pour les entreprises. C'est pourquoi ils demandent à Québec de commander une analyse coûts-bénéfices du projet.

Cet été, le gouvernement du Québec a été le premier État nord-américain à présenter le cadre qui régira le marché du carbone sur son territoire. D'autres États membres de la Western Climate Initiative doivent suivre au cours des prochains mois, la Californie et la Colombie-Britannique notamment.