Le Fonds monétaire international a estimé mercredi que les États-Unis n'en faisaient pas assez pour participer à l'objectif commun de rééquilibrer l'économie mondiale, vu leur manque d'ambition dans la lutte contre leur déficit budgétaire.

«La taille relativement limitée des mesures budgétaires permanentes actuellement envisagées pour les États-Unis laisse penser que le rééquilibrage du budget dans ce pays fera peu pour réduire le déficit extérieur américain», a indiqué le FMI dans un chapitre de ses «Perspectives économiques mondiales» semestrielles.

Ce chapitre est intitulé «Séparés à la naissance: les soldes jumeaux du budget et de la balance commerciale». Il explore la corrélation entre ces deux soldes pour les économies développées entre 1978 et 2009, et tente des projections pour les cinq années à venir.

«Pour certaines économies, telles que les États-Unis et quelques économies de la zone euro, les résultats montrent qu'un rééquilibrage du budget de la bonne ampleur peut aider à réduire les déficits jumeaux budgétaire et commercial», a conclu le Fonds.

Les pays riches et émergents du G20 se sont engagés lors d'un sommet à Pittsburgh en 2009 à agir «ensemble pour parvenir à une croissance mondiale forte, durable et équilibrée».

Pour les États-Unis, cela implique de réduire leur déficit des comptes courants et plus généralement commercial. Le président Barack Obama a annoncé en janvier 2010 son intention de doubler les exportations américaines en cinq ans.

Mais cela ne devrait pas être le seul effort, à en croire les économistes du Fonds. D'après leurs calculs, une baisse du déficit budgétaire d'un point de pourcentage du PIB réduit en moyenne le déficit des comptes courants d'un demi-point de pourcentage du PIB dans les deux premières années.

«La politique budgétaire a un effet important et durable sur les comptes courants», a affirmé le principal auteur du chapitre, Abdul de Guia Abiad, lors d'une conférence de presse.

Le FMI a régulièrement critiqué depuis un an l'insuffisance des mesures budgétaires proposées par Washington.

Interrogés pour savoir si les objectifs du G20 étaient menacés, les auteurs se sont refusés mercredi à tout commentaire.