Fonds de secours renforcé, euro-obligations et capitalisation appropriée des banques: telles sont les solutions avancées par des économistes et d'anciens dirigeants, dont l'ex-président de la Commission européenne Jacques Delors, pour sortir la zone euro de l'ornière.

Parmi ce groupe d'experts réunis au sein du «Conseil pour le futur de l'Europe», créé par le milliardaire Nicolas Berggruen, on compte aussi les anciens premiers ministres britannique Tony Blair, et espagnol Felipe González, ainsi que l'économiste Nouriel Roubini ou le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz.

S'interrogeant sur l'avenir de l'Europe, ces spécialistes -- certains ayant connu les débuts de l'Union monétaire -- estiment que la crise de la zone euro doit être résolue de toute urgence, mais est une opportunité pour avancer vers une plus grande intégration économique.

«La zone euro doit décider si elle va dans le sens d'une plus grande intégration économique et budgétaire ou risque de mettre en péril toute l'intégration européenne», ont-ils affirmé lundi dans un communiqué.

Pour ce faire, la création d'euro-obligations, qui consiste à mutualiser la dette des pays de la zone euro, devrait être développée avec des garde-fous, selon eux.

L'idée de créer des euro-obligations est promue activement par les fédéralistes de l'UE, la Commission européenne et certains pays européens comme l'Espagne et l'Italie, mais bute sur le refus catégorique de Berlin qui bénéficie actuellement de taux extrêmement bas sur le marché de la dette et ne veut pas «payer pour les autres».

«Les euro-obligations nécessitent des mécanismes de contrôle efficaces pour éviter systématiquement des déficits importants (...) et pour assurer une discipline budgétaire qui protège les citoyens de mesures politiques irresponsables», indique le communiqué.

Autre point mis en avant: «la zone euro doit s'assurer que les banques qui en ont besoin sont suffisamment capitalisées, notamment via une implication du secteur privé. Des propos qui surviennent alors que le Fonds monétaire international (FMI) a jeté un pavé dans la mare, en affirmant récemment que les établissements financiers en Europe avaient un besoin urgent de recapitalisation.

En réponse, l'UE avait renvoyé aux résultats des tests de résistance du secteur bancaire rendu public en juillet, sans parvenir à calmer la polémique.