Les Bourses ont lourdement rechuté lundi, la crainte d'un ralentissement de l'économie mondiale et les soucis de la Grèce revenant au premier plan alors que de nouvelles turbulences affectent les banques après une plainte déposée aux États-Unis contre 17 établissements.

Après quelques jours de répit, le début du mois de septembre a amené son lot de mauvaises nouvelles, entraînant à nouveau les places boursières dans le rouge, à des niveaux parfois inédits depuis deux ans.

«La méfiance envers les valeurs financières est énorme, la crise de la dette retombe de nouveau sur les banques. La situation est très, très mauvaise», a résumé pour l'AFP Robert Halver, chef analyste des marchés de capitaux de la maison de courtage Baader Bank à Francfort.

La panique ne semble cependant pas avoir gagné les salles de marché, pourtant échaudées par la dégringolade du mois d'août.

«À la Bourse de Francfort, l'ambiance est très sobre, les opérateurs sont de nouveau très concentrés comme en août», a ajouté cet analyste.

«Pour le moment, on ne peut pas dire que c'est la panique à Londres, parce qu'il n'y a pas eu beaucoup de transactions», a indiqué de son côté Manoj Ladwa, courtier à ETX Capital. «Cela ne ressemble pas à ce qui s'est passé il y a un mois lorsqu'il y a eu énormément de ventes. Bien sûr, si les pertes devaient s'accélérer et se prolonger plusieurs jours, ça pourrait être différent», a-t-il ajouté.

Sans parvenir à mettre le doigt sur un événement particulier, les analystes citaient, pêle-mêle, le dérapage anticipé du déficit grec, l'application du plan d'austérité italien, les mauvais chiffres américains de l'emploi ou encore les poursuites aux États unis contre 17 institutions financières mêlées au «subprime» (crédit hypothécaire à risque). Les valeurs bancaires ont du coup été particulièrement visées, certaines comme la Société Générale, une nouvelle fois dans le collimateur, cédant plus de 8%.

À l'heure de la clôture, la Bourse de Paris a chuté de 4,73%, le CAC 40 passant sous la barre des 3.000 points pour la première fois depuis deux ans. Mais c'est à Francfort que la chute a été la plus rude avec une baisse de 5,28%, suivie par la Bourse de Milan qui a cédé 4,83%. Madrid a chuté de son côté de 4,69% tandis que Londres cédait 3,58%.

Les marchés américains étaient fermés lundi pour cause de jour férié aux États-Unis, ce qui était de nature à alimenter la nervosité des opérateurs.

En Asie, les marchés avaient auparavant nettement terminé dans le rouge: Tokyo ayant cédé 1,86%, Hong Kong 2,95% et Shanghai 1,96%.

Vendredi, la publication de mauvais chiffres de l'emploi aux États-Unis a fortement ravivé les craintes concernant la santé de l'économie américaine: ces statistiques ont révélé que l'économie des États-Unis avait cessé de créer des emplois en août.

Dans le même temps, le dossier grec qui empoisonne la zone euro depuis des mois s'est de nouveau invité sur le devant de la scène.

Le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, a reconnu vendredi que le pays ne respecterait pas son objectif de déficit public pour 2011 du fait de l'aggravation de la récession.

Renforçant leur pression sur Athènes, les représentants de la Commission européenne, du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne (BCE) ont quitté la capitale grecque et ont donné dix jours au gouvernement pour faire avancer les réformes structurelles.

Sur le marché des changes, au vu de toutes ces mauvaises nouvelles, les cambistes se tournaient vers les valeurs refuges, dont le dollar, au détriment de l'euro, qui évoluait vers 1,41 dollar, son plus bas niveau depuis un mois. De son côté, l'or a brièvement franchi le seuil des 1 900 dollars l'once pour la première fois depuis deux semaines, montant jusqu'à 1903 dollars.