L'Asie, dont la Chine et l'Inde, sera vulnérable si les États-Unis et l'Europe connaissent une nouvelle récession, a estimé dimanche le Premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong.

La Chine, l'Inde et d'autres pays émergents s'en sortent «tout à fait bien» pour l'instant, mais «si l'Amérique et l'Europe connaissent une nouvelle récession, je pense qu'(ils) seront également affectés, seront également vulnérables», a dit M. Lee dans son discours politique annuel.

Il a jugé possible que le monde sombre dans une nouvelle récession à cause de la crise de la dette en Europe et des difficultés économiques des États-Unis qui ont conduit l'agence de notation Standard & Poor's à abaisser la note de la dette américaine.

«L'Europe est inquiète, l'Amérique est inquiète aussi», ce qui a entraîné la récente volatilité des marchés financiers mondiaux, a ajouté le premier ministre singapourien.

Selon lui, cette volatilité n'est «que le reflet du problème réel», à savoir le manque de confiance des investisseurs dans la capacité des gouvernements américain et européens à «prendre les décisions difficiles à même de résoudre les problèmes, qui sont profonds et très sérieux».

Le gouvernement américain dépense trop, le déficit budgétaire des États-Unis est «insupportable», et les divisions entre républicains et démocrates ont rendu plus difficile encore la résolution des problèmes du pays, a estimé M. Lee.

À Singapour, «nous n'avons pas encore à presser le bouton de panique, mais nous devons être vigilants parce qu'il est tout à fait possible que le monde connaisse une nouvelle récession», a ajouté M. Lee. «Cela va nous affecter, cela peut arriver facilement».

La richesse nationale de Singapour a diminué de 6,5% au deuxième trimestre 2011, en raison d'une baisse de la production manufacturière, un mauvais chiffre qui a fait craindre aux économistes une récession dans cette cité État très dépendante des exportations. Singapour avait connu une récession au deuxième semestre 2008, lors de la crise financière dans le monde.