Le président Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont appelé dimanche à une «mise en oeuvre rapide et complète des mesures annoncées» par l'Italie et l'Espagne pour sortir de la crise de leur dette souveraine.

Affirmant accueillir «favorablement les décisions prises en Italie et en Espagne» pour le redressement de leurs comptes publics, Paris et Berlin ont souhaité la «mise en oeuvre rapide et complète» de ces mesures, les jugeant «essentielles pour restaurer la confiance des marchés».

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy estiment en particulier que «l'objectif des autorités italiennes de parvenir à l'équilibre budgétaire avec un an d'avance est d'une importance fondamentale», selon une déclaration commune diffusée par l'Élysée.

De source proche du dossier à Paris, on se dit «inquiet de l'ouverture des Bourses» lundi, jugeant toutefois que «la situation de l'Italie, de l'Espagne et des États-Unis ne justifie nullement le degré de panique qui a envahi les marchés» après la dégradation vendredi de la note de la dette américaine.

«L'Espagne et l'Italie ont annoncé des mesures fortes et positives et leur situation ne mérite pas les attaques dont elles sont l'objet», insiste-t-on.

Dans leur communiqué commun, la chancelière allemande et le président français ont également réitéré «leur engagement de mettre en oeuvre pleinement» les mesures de l'accord sur la zone euro conclu à Bruxelles le 21 juillet.

Ils ont insisté sur la nécessité d'une mise en oeuvre rapide des mesures décidées lors de ce sommet, notamment le renforcement des possibilités d'aide aux pays fragiles par le Fonds européen de stabilité financière (FESF).

Ils souhaitent que les parlementaires de leurs deux pays autorisent ces mesures «avant fin septembre». Pour sa part, la France a déjà annoncé une session extraordinaire de son Parlement du 6 au 8 septembre.

Toujours de source proche du dossier, on souligne aussi que la France, qui préside cette année les G7 et G20, entend «reprendre l'initiative». Ainsi, précise-t-on de même source, «deux concertations au niveau des directeurs du Trésor ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, l'une à 23h (heure de Paris) au niveau du G7 et l'autre, à minuit, au niveau du G20».

«Ces concertations visaient à examiner les moyens de ramener les marchés à une plus juste appréciation des risques», a-t-on ajouté.

Par ailleurs, la France et l'Allemagne s'en remettent à «l'analyse de la Banque centrale européenne», estimant qu'elle «constituera le fondement approprié pour des interventions sur le marché secondaire», le marché d'occasion de la dette.

Il appartiendra à la BCE de «déterminer le cas où il existe un risque pour la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble», précisent-ils.