En pleine crise sur le plafond de la dette de son propre pays, le secrétaire au Trésor des États-Unis, Timothy Geithner, a exhorté les dirigeants européens à agir davantage pour empêcher les difficultés liées à la dette de certains États européens de dégénérer en crise plus large.

«À l'évidence, l'Europe doit s'atteler plus vigoureusement à la tâche de maîtriser le risque d'une escalade de la crise» à l'intérieur de ses frontières, a déclaré M. Geithner lors d'un entretien accordé à la chaîne financière CNBC.

Les dirigeants européens «ont pris un certain nombre de mesures en ce sens au cours des quelques semaines passées», a ajouté le ministre, faisant référence aux efforts en faveur de la Grèce et aux tests de résistance des banques européennes, dont les résultats ont été publiés vendredi.

Pour M. Geithner, «tout cela est constructif, mais le monde a besoin de voir les dirigeants européens agir maintenant ... pour mettre en oeuvre les changements supplémentaires qui contribueront à maîtriser les risques d'une crise plus large».

«Ils ont les moyens de réussir cela sans alourdir encore le fardeau de l'économie mondiale et bien évidemment, c'est ce que nous voulons qu'ils fassent», a-t-il encore estimé.

Le défaut de paiement de l'État sera évité

Timothy Geithner a par ailleurs assuré qu'un accord politique serait signé avant le 2 août pour permettre de relever le plafond de la dette publique et empêcher un défaut de paiement de l'État fédéral américain.

«Chacune des parties ne cesse de répéter qu'un défaut de paiement est exclu», a déclaré M. Geithner lors d'un entretien accordé à la télévision CNBC. «Personne ne va jouer les imbéciles sur ce sujet», a-t-il ajouté, affirmant une nouvelle fois qu'un défaut de paiement de l'État serait «catastrophique» pour le pays, à l'heure où l'économie américaine peine encore à se remettre, et pour le monde entier.

M. Geithner a réitéré que faute d'accord sur un relèvement du plafond de la dette de l'État fédéral d'ici au 2 août, le Trésor ne pourrait plus assurer ses obligations vis-à-vis de ses créanciers.

Fixée par le Congrès à 14.294 milliards de dollars, la limite supérieure de la dette a été atteinte à la mi-mai. Le Trésor use depuis lors d'expédients pour assurer le fonctionnement de l'État sans augmenter l'endettement du pays.

Les négociations en cours depuis plusieurs semaines entre gouvernement et démocrates d'un côté, et républicains de l'autre pour relever le plafond n'ont encore débouché sur rien. Les républicains exigent en échange de leur accord des réductions budgétaires, sans hausse d'impôts, d'une ampleur que les démocrates ne sont pas prêts à accepter.

M. Geithner a assuré sur CNBC voir des signes «encourageants» dans les discussions. «Il y a beaucoup de choses qui se passent» en coulisses, a-t-il affirmé.

«Le Congrès n'a pas d'autre choix que de relever le plafond de la dette», a-t-il conclu. «Les républicains reconnaissent eux aussi cette réalité et refusent d'envisager un défaut de paiement».