Le président de la Banque européenne d'investissement (BEI), Philippe Maystadt, a confirmé mardi soir que la zone euro envisageait de racheter «aux prix du marché» des titres de la dette publique grecque, afin de soulager les finances publiques d'Athènes.

«Il y a une proposition qui est soutenue par la Banque centrale européenne (BCE), par la Commission européenne, et dont on va discuter, et qui consisterait à permettre à la Facilité européenne de stabilité financière (le Fonds de secours de la zone euro, NDLR) de racheter les titres de la dette grecque aux prix du marché», a déclaré Philippe Maystadt sur la télévision privée belge RTL-TVI.

Le prix des obligations grecques qui s'échangent sur le marché étant en forte baisse par rapport au niveau initial de l'émission, du fait de la crise en Grèce, cela signifie donc que les détenteurs de titres devraient accepter une perte sèche («décote») importante.

De manière générale, les Européens sont encore divisés sur les moyens d'aider la Grèce. «Il y a un accord sur l'objectif, il n'y a pas encore un accord sur les moyens d'y parvenir», a ajouté le président de la BEI, qui a participé mardi à une réunion des ministres des Finances de l'UE à Bruxelles.

Mais il a assuré que «l'objectif est clair: il faut faire en sorte que la dette de l'Etat grec devienne plus supportable, donc ça veut dire qu'il faut réduire le rapport de la dette au PIB de la Grèce». Un rachat d'une partie de la dette servirait à cela.

Lundi, les ministres des Finances de la zone euro avaient ouvert la porte à un rachat de cette dette par leur Fonds de secours financier sur le marché secondaire (titres déjà en circulation). Objectif: réduire la somme globale de la dette grecque et aussi du coup les intérêts qu'Athènes doit verser pour soulager son budget.