La croissance soutenue dans les pays en développement, en particulier en Asie, devrait permettre d'atteindre largement l'objectif du Millénaire de réduction de moitié de la pauvreté dans le monde d'ici 2015, selon un rapport de l'ONU publié jeudi.

La lutte contre la faim n'a en revanche pas fait de progrès, déplorent les Nations unies dans leur rapport annuel de suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

En 2000, les 192 pays membres de l'ONU avaient lancé huit objectifs regroupant plusieurs «cibles», dont un des principaux était de réduire de moitié la proportion de ceux qui vivent avec moins d'un dollar par jour d'ici à 2015 (par rapport à 1990) ainsi que de ceux qui souffrent de la faim.

Malgré la crise économique et financière, «les tendances actuelles suggèrent que la croissance garde suffisamment d'élan dans le monde en développement pour permettre les progrès nécessaires pour atteindre la cible visant à réduire la pauvreté au niveau mondial», se félicite le rapport.

Le taux global de pauvreté devrait passer en dessous du seuil des 15% d'ici à 2015, soit nettement en dessous de la cible de 23%, prévoit ainsi l'ONU se basant sur des données de la Banque mondiale.

«C'est en Asie de l'Est que l'on continue de voir la croissance la plus rapide et la réduction la plus spectaculaire de la pauvreté, surtout en Chine où le taux de pauvreté devrait tomber en dessous de 5% d'ici à 2015», souligne l'institution internationale.

En Inde également, le taux de pauvreté devrait passer de 51% en 1990 à environ 22% en 2015.

Les prévisions pour l'Afrique subsaharienne, où les données ne sont pas toujours disponibles, sont «légèrement plus optimistes qu'avant», relève encore l'ONU qui prévoit que le taux de pauvreté extrême dans la région passe en dessous de 36%, contre 58% en 1990.

Dans un communiqué, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a souligné des «progrès substantiels», relevant toutefois qu'il reste «encore un long chemin à parcourir».

La lutte contre la faim reste un défi majeur, car la proportion d'habitants du monde en développement qui en souffre depuis 2005-2007 s'est stabilisée à 16%, «en dépit d'une nette diminution de l'extrême pauvreté».

Si cette tendance se confirme, poursuit l'ONU, «il sera difficile d'atteindre la cible visant à réduire la faim dans beaucoup de régions du monde en développement».