La zone euro travaille à un «plan B» pour éviter la faillite de la Grèce au cas où le nouveau programme d'austérité du premier ministre Georges Papandréou serait rejeté cette semaine par son parlement, selon un responsable européen parlant sous couvert de l'anonymat.

«Nous ne faisons pas qu'y réfléchir, nous y travaillons, soyez-en certains», a indiqué cette source à propos d'un plan alternatif visant à faire face à un éventuel vote négatif des députés grecs, alors que le débat au parlement à Athènes s'est ouvert lundi.

Selon ce responsable, «la prochaine étape n'est pas un défaut de paiement» de la Grèce dans le plan à l'étude. Il n'a pas voulu donner de détails à ce stade.

Le Parlement grec a entamé en session plénière lundi un débat crucial sur un nouveau plan d'austérité du gouvernement, dont les bailleurs de fonds du pays font une condition pour continuer à verser une aide financière au pays en crise.

Le projet prévoit 28,6 milliards d'euros d'économies budgétaires entre 2012 et 2015, accompagnées d'un plan de privatisations d'un montant de 50 milliards d'euros.

L'Europe et le FMI exigent que ce programme soit adopté d'ici jeudi par les élus grecs pour pouvoir d'une part débloquer une tranche de 12 milliards d'euros de prêts, tirée du premier plan de sauvetage de 110 milliards d'euros décidé l'an dernier en faveur du pays, et d'autre part pour pouvoir lancer un deuxième plan de sauvetage d'un montant d'environ cent milliards d'euros.

«Si la Grèce vote de manière positive, le reste suivra», a assuré le responsable européen.

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a aussi laissé entendre que les gouvernements de la zone euro se préparaient à toute éventualité.

«Nous faisons tout ce que nous pouvons pour éviter une escalade périlleuse pour l'Europe mais en même temps tout doit être organisé pour affronter le pire», a-t-il déclaré au journal Bild am Sonntag publié dimanche.

Les analystes en Grèce estiment que le plan d'austérité sera adopté par les députés grecs, en dépit d'une mobilisation des syndicats et des «indignés», du refus de l'opposition de droite de le soutenir et des réserves affichées par certains députés socialistes.

Mais il n'y a pas encore de certitude. Les pressions exercées au plus haut niveau par un grand nombre de dirigeants européens sur le chef de file de la droite grecque, Antonis Samaras, pour qu'il joue l'«union sacrée» au nom des intérêts supérieurs du pays ont été à ce jour sans effet.

Des discussions à ce sujet jeudi à Bruxelles avec M. Samaras lors d'une réunion des partis de droite en Europe «ont été très dures», souligne le responsable européen.

Mais M. Samaras estime que le plan de son rival Georges Papandréou va enfoncer un peu plus le pays dans la récession. Il plaide pour une baisse des impôts afin de relancer l'activité économique.