Des voix se sont élevées vendredi en Chine pour expliquer que le remplaçant de Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds monétaire international (FMI) devait être chinois, afin de mieux refléter l'évolution des puissances économiques mondiales.

«Le temps est venu de mettre un terme à la mainmise occidentale sur le FMI», a affirmé le commentateur Shan Renping, dans une tribune publiée par le quotidien officiel Global Times.

«Une des principales responsabilités du FMI est de superviser le commerce et d'apporter des fonds aux pays dans le besoin, des capacités que peut fournir une Chine en expansion», a-t-il assuré.

«La Chine compte un grand nombre de personnes douées, capables de tenir le poste» de DSK, a-t-il poursuivi. Il a par exemple cité Zhu Min, l'ancien vice-gouverneur de la Banque populaire de Chine, devenu ensuite conseiller spécial auprès du directeur général du FMI.

Le FMI a commencé à rechercher un nouveau directeur général, un poste qui suscite déjà toutes les convoitises, jeudi, le jour même de la démission de Dominique Strauss-Kahn, formellement inculpé de crime sexuel à New York.

Le Quotidien du Peuple - voix officielle du Parti communiste chinois - a également estimé qu'il serait souhaitable que le futur patron du FMI soit chinois.

«Cela serait un signe remarquable de respect vis-à-vis de la Chine émergente et une étape pleine de symbole pour optimiser l'ordre financier international», a commenté le Quotidien du Peuple.

Pékin a officiellement déclaré que les pays émergents devaient être mieux représentés à la direction du FMI, sans toutefois aller jusqu'à présenter la candidature d'un Chinois au poste de numéro un.

«Nous croyons comme toujours que le FMI doit poursuivre ses réformes structurelles et sélectionner le successeur (de M. Strauss-Kahn) sur la base du mérite, de manière transparente et impartiale», a déclaré jeudi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mme Jiang Yu.

Zhou Xiaochuan, gouverneur de la banque centrale chinoise, répondant à des journalistes et cité vendredi par le Diyi Caijing Ribao (China Business News), a lui insisté sur les difficultés rencontrées par l'Europe, en sous-entendant que cela devait favoriser la candidature d'un candidat non-européen.

«Actuellement, l'économie mondiale est dans une phase de reprise lente après la crise financière. L'Europe, qui se trouve dans une phase clé, délicate et agitée, par rapport au problème des dettes souveraines, a besoin d'un puissant soutien du FMI pour surmonter les difficultés auxquelles elle fait face, pour permettre à l'économie mondiale de se développer de façon durable et équilibrée», a souligné M. Zhou.

«Pour utiliser une expression chinoise, le choix (du futur directeur général) doit pleinement prendre en compte la vertu, les capacités, l'assiduité et la performance», a-t-il ajouté.

À la suite d'une réforme du FMI annoncée en novembre dernier, la Chine va devenir le troisième pays en terme de quote-parts au sein du Fonds, derrière les États-Unis et le Japon.