Le comité d'entreprise de Deutsche Börse a renouvelé son opposition au projet de fusion avec NYSE Euronext, dont il craint qu'il ne vide de sa substance la place francfortoise, et recommandé à ses actionnaires de ne pas y souscrire, selon un communiqué mercredi.

«Le projet de fusion n'apporte pas de valeur aux actionnaires de Deutsche Börse», «les décisions importantes seront à l'avenir prise par New York seule», «la place financière de l'Allemagne va considérablement perdre en importance», résume le comité d'entreprise dans un compte-rendu de sa réunion tenue lundi et communiqué à la presse.

Il s'interroge aussi sur les synergies promises par la direction de Deutsche Börse - 500 millions d'euros par an - «sans qu'aucun chiffre concret ne soit rendu transparent» pour les étayer.

«Nous recommandons fortement aux actionnaires de refuser l'offre de reprise», a-t-il annoncé.

Deutsche Börse a lancé mercredi dernier son offre de fusion avec NYSE Euronext auprès de ses actionnaires, après avoir obtenu le feu vert du gendarme allemand de la Bourse, le BaFin.

L'offre, qui court jusqu'au 13 juillet inclus, porte sur le rachat de l'intégralité des parts des actionnaires de Deutsche Börse par la future holding des deux groupes, qui siègera aux Pays-Bas. L'accord de 75% des actionnaires de Deutsche Börse sera nécessaire.

Son patron Reto Francioni reconnaît que la tendance va vers l'adoption du système de NYSE Euronext pour le marché d'actions, tandis que les échanges de dérivés devraient épouser le système allemand. Il affirme que Francfort va «profiter» de la fusion, qui doit être finalisée d'ici la fin de l'année.

Ces plans sont toutefois menacés par les manoeuvres des plateformes américaines Nasdaq OMX et IntercontinentalExchange (ICE), qui ont décidé lundi dernier de lancer une offre hostile sur NYSE Euronext présentée comme plus attractive.