L'aide financière au Portugal était menacée sur deux fronts lundi -d'une part par la mésentente opposant les principaux partis politiques portugais, d'autre part par la lassitude ressentie par les voisins européens du pays de la péninsule ibérique- et il restait à voir si l'entente proposée demeurera sur la table.

Une délégation du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque centrale européenne (BCE) et la Commission européenne -organismes qui doivent verser une aide estimée à 110,36 milliards de dollars au Portugal et en superviser l'utilisation- est attendue à Lisbonne, mardi, pour prendre part à de premières négociations.

Les ministres européens des Finances ont consenti vendredi à verser à Lisbonne l'argent dont il a besoin. Le Portugal est le troisième pays de la zone euro, après la Grèce et l'Irlande, à accepter une aide financière d'importance.

Toutefois, un désaccord parmi les politiciens portugais quant à l'ampleur et aux conditions de l'aide menace de ralentir les négociations et de prolonger les souffrances du Portugal, alors que le pays doit rembourser des dettes de plus de 15 milliards au cours des trois mois à venir.

La mésentente risque d'agacer les responsables européens, qui souhaitent un engagement unanime en retour de l'important prêt.

Les autorités européennes sont déjà ennuyées par Athènes, le gouvernement grec étant incapable d'atteindre les objectifs établis dans le cadre du programme d'aide de 151,78 milliards mis en place l'an dernier. De plus, elles ne parviennent pas à s'entendre avec le nouveau gouvernement irlandais, qui souhaite de meilleurs taux d'intérêt pour son propre plan de sauvetage économique de 93,11 milliards.

En outre, les électeurs des pays européens les plus riches, dont les impôts financent les programmes d'aide, commencent à s'impatienter.

Le Portugal a été en mesure vendredi de rembourser environ 6,2 milliards, mais il a besoin d'une somme de quelque 9,6 milliards en prévision du remboursement d'autres dettes en juin. Le pays peine à lever des fonds, les investisseurs lui tournant le dos en raison de ses difficultés financières.