Le gouvernement portugais adressera «formellement» dans la journée de jeudi sa demande d'aide financière à la Commission européenne, a annoncé le ministre porte-parole du gouvernement, Pedro Silva Pereira, à l'issue d'un conseil des ministres.

«Le gouvernement adressera formellement aujourd'hui (jeudi) par écrit sa demande à la Commission européenne», a déclaré M. Silva Pereira lors d'une conférence de presse.

«Cette demande, adressée à la Commission européenne, a-t-il insisté, vise à entamer un dialogue pour évaluer les termes concrets de cette assistance financière».

Mercredi soir, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, informé par le premier ministre José Socrates de son intention de solliciter une telle aide, avait «assuré que cette demande serait examinée le plus rapidement possible».

«Tous les instruments disponibles» pour les pays de la zone euro sont «opérationnels», a réaffirmé jeudi un porte-parole de la Commission, Amadeu Altafaj. Mais l'aide sera «assortie de conditions», a-t-il rappelé.

La Commission va négocier un programme d'«ajustement économique» avec les autorités portugaises, a noté le porte-parole, saluant au passage «l'appui formel» de l'opposition de centre droit à la demande d'aide présentée par le gouvernement portugais démissionnaire.

L'UE sera «solidaire» du Portugal comme «elle l'a toujours été», a affirmé Amadeu Altafaj, qui a refusé de préciser quel pourrait être le montant de l'aide accordée. «Les besoins devront être analysés sur le terrain et au jour d'aujourd'hui il n'y a pas de chiffres sur cette assistance financière», a-t-il dit.

Selon le porte-parole du gouvernement portugais, Lisbonne pourrait accueillir «très bientôt une délégation de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne».

M. Silva Pereira a également estimé que «ce n'est pas le moment de définir ni les montants ni l'horizon temporel de cette assistance financière, et encore moins les conditions qui seront à la base de cette assistance financière».

«Pour l'instant, nous n'avançons aucune valeur parce qu'elle sera définie dans le cadre du dialogue que nous aurons avec les institutions européennes», a-t-il ajouté.

Alors que le montant de l'aide nécessaire avait été évalué fin mars à autour de 75 milliards d'euros par le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker, le quotidien portugais Diario Economico estimait jeudi qu'elle pourrait s'élever à «90 milliards, soit plus de la moitié du PIB».

Toutefois, a souligné M. Silva Pereira, «la situation politique portugaise est connue des institutions européennes» et «limite inévitablement la possibilité du gouvernement d'assumer des engagements qui lient le pays sur une durée normale dans ce type d'assistance financière».

Désavoué par le rejet au parlement d'un nouveau programme d'austérité, le premier ministre socialiste José Socrates a démissionné le 23 mars, entraînant la dissolution de l'Assemblée et la convocation d'élections législatives anticipées le 5 juin.

Le chef du principal parti d'opposition de centre droit, Pedro Passos Coelho, favori pour succéder à M. Socrates, a déjà affirmé qu'il «soutenait» la demande d'aide, se disant prêt à «faciliter» la négociation d'un «cadre minimum d'aide».