La firme SNC-Lavalin a confirmé, jeudi, qu'elle avait obtenu un contrat pour la construction d'un centre de détention en Libye, pays touché par des émeutes et par des affrontements entre les forces gouvernementales et des manifestants.

La vice-présidente des communications mondiales de SNC-Lavalin, Leslie Quinton, a affirmé que cet établissement serait le premier à être construit en tout respect des droits de la personne internationaux.

Dans un courriel, Mme Quinton a expliqué que ce projet de construction représentait un important pas pour la Libye et une occasion, pour son entreprise, de partager des valeurs que SNC-Lavalin considère comme essentielles pour les citoyens du monde entier.

Elle a nié les affirmations voulant que SNC-Lavalin cherche à dissimuler l'existence de ce projet.

Mme Quinton a fait valoir qu'il s'agissait de l'un des milliers de projets sur lesquels son entreprise travaille au cours d'une année et que ces projets n'étaient pas tous annoncés par communiqué de presse.

Elle a ajouté que le projet en Libye était mentionné dans le rapport annuel pour 2010 de SNC-Lavalin, document qui n'a pas encore été publié.

Leslie Quinton a affirmé que SNC-Lavalin était fière de pouvoir construire un projet aussi indispensable et espérait que l'établissement deviendrait un modèle pour d'autres pays de la région.

SNC-Lavalin compte 22 000 employés dans 100 pays et des bureaux dans 35 pays. Il s'agit de l'une des plus grandes firmes en ingénierie et de construction au monde et un important joueur en matière de propriété d'infrastructures et de services d'exploitation et d'entretien.

La Libye se trouve dans les affres du bouleversement depuis que des manifestants en Égypte ont forcé Hosni Moubarak à abandonner le pouvoir et à le remettre aux mains de l'armée, le 11 février.

À Québec, le député de Québec solidaire, Amir Khadir, a critiqué SNC-Lavalin et a demandé à l'entreprise d'abandonner le projet. M. Khadir a affirmé qu'il était inacceptable pour les Québécois et les Canadiens de voir un de leurs fleurons économiques être en lien direct avec l'appareil de répression d'une dictature.