Le Suisse Ethical Coffe Company (ECC), qui produit des dosettes de café compatibles avec les machines Nespresso, a saisi le gendarme suisse de la concurrence, dans la cadre d'une guerre que se livrent le géant Nestlé et ses concurrents.
Le directeur suppléant de la Commission de la concurrence (Comco) Patrik Ducrey a indiqué à l'AFP avoir reçu une requête d'ECC au sujet des capsules de café compatibles que la société suisse produit, confirmant un article du quotidien Blick.
«Il est très probable que Nestlé cherche à priver le consommateur de son droit d'utiliser d'autres capsules que celles produites par Nespresso», a souligné ECC, citée par le journal.
Le responsable de la Comco a cependant souligné ne pas avoir, pour l'heure, ouvert de procédure. «On n'est pas en mesure de juger s'il faut ouvrir une procédure ou non, nous n'avons pas les informations nécessaires», a dit M. Ducrey, ajoutant avoir demandé à ECC de lui envoyer des documents complémentaires.
Le PDG d'ECC Jean-Paul Gaillard, contacté par l'AFP, a précisé ne pas avoir reçu de demande de la Comco, mais a ajouté qu'il était prêt à fournir les documents supplémentaires «dans les plus brefs délais».
La requête d'ECC auprès du gendarme suisse de la concurrence marque une nouvelle étape dans la guerre que se livrent le géant helvétique de l'agroalimentaire Nestlé et les sociétés qui produisent et commercialisent des capsules de café compatibles avec les machines Nespresso.
En janvier, un tribunal suisse avait interdit au «discounter» helvétique Denner la vente de capsules à café compatibles avec les machines à café Nespresso.
Le géant américain Sara Lee et le Français Casino, qui se fournit auprès d'ECC, se sont jetés dans la bataille avec l'objectif d'inonder le marché de dosettes compatibles avec les machines Nespresso, affirmant avoir trouvé le moyen de contourner les multiples brevets déposés par Nestlé.
Le géant suisse a dégagé l'année dernière 3,11 milliards de dollars de ventes avec ses capsules.
Nespresso a entamé en juillet 2010 des poursuites contre ECC et Casino «pour violation de brevet du système de café Nespresso», selon un porte-parole de la filiale de Nestlé.