La Chine a ordonné vendredi à ses banques d'augmenter le niveau de leurs réserves de liquidités, tentant une nouvelle fois de réduire l'activité d'emprunt au pays et de faire fléchir son inflation.

En vertu des nouvelles directives de la banque centrale chinoise, les banques doivent augmenter leurs réserves d'une somme équivalente à 0,5% de leurs dépôts. C'est la deuxième fois qu'une telle mesure est entreprise par la Chine cette année, après l'avoir fait à six reprises en 2010.

Les réserves varient selon les institutions, mais pour les plus grands prêteurs appartenant à l'État, elles représentent environ 20% des dépôts.

Pékin a recours à une série de hausses graduelles des taux d'intérêt et des niveaux des réserves des banques pour tenter de limiter les prêts - qui ont aidé la Chine à rebondir rapidement après la crise mondiale mais sont aujourd'hui à l'origine d'une importante pression à la hausse sur les prix.

L'inflation est une donnée politiquement dangereuse pour les leaders communistes de la Chine puisqu'elle érode les gains économiques réalisés par le pays, sur lesquels ils appuient la légitimité de leur pouvoir.

Les familles les plus pauvres sont les plus touchées dans une société où certains doivent consacrer jusqu'à la moitié de leurs revenus pour s'alimenter et où plusieurs millions de personnes n'ont pas vraiment bénéficié de trois décennies de réforme économique.

L'inflation a grimpé à 4,9% en janvier, stimulée par un bond de 10,3% des coûts de l'alimentation. Les analystes s'attendent à ce que l'inflation poursuive sa croissance jusqu'en milieu d'année, puisque la demande surpasse toujours les stocks de nourriture.

Pékin a haussé ses taux d'intérêt à trois reprises depuis octobre, mais des économistes croient que d'autres augmentations seront nécessaires et qu'il faudra encore des mois avant d'en observer les effets.