Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, s'est dit lundi favorable à un gel des avoirs du président égyptien démissionnaire Hosni Moubarak, à l'instar de la décision prise vendredi par la Suisse.

À la question de savoir s'il était favorable à un gel des avoirs de M. Moubarak, le Premier ministre luxembourgeois a répondu «oui», en marge d'une réunion à Bruxelles des ministres des Finances du forum de l'Eurogroupe qu'il préside.

La porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, Maja Kocijancik, n'a pas exclu une telle option au niveau européen, mais indiqué que l'UE attendrait une demande en ce sens du Caire pour agir.

«Nous sommes en contact avec les autorités égyptiennes. Quand ce sujet sera abordé, nous y répondrons», a-t-elle souligné.

Elle a rappelé que la décision prise récemment par l'UE de geler les avoirs de l'ancien président tunisien Zine El Abidine Ben Ali et de sa famille avait été prise «dans le cadre d'une consultation des autorités tunisiennes».

La ministre française de l'Economie Christine Lagarde a assuré pour sa part que Paris se tenait «évidemment à la disposition de la justice égyptienne» pour examiner la situation des avoirs que détiendrait en France le président égyptien déchu Hosni Moubarak.

Et dimanche, le ministre britannique du Commerce Vince Cable a jugé que les éventuels avoirs à l'étranger de Hosni Moubarak devaient faire l'objet d'une «action internationale concertée».

Afin d'éviter «tout risque de détournement de biens appartenant à l'Etat égyptien», la Suisse a fait part dès l'annonce de la démission d'Hosni Moubarak, vendredi, du gel pour trois ans de tous les avoirs que pourraient détenir dans la Confédération l'ancien chef de l'Etat égyptien et son entourage.