Le groupe helvétique Swatch, numéro un mondial de l'horlogerie, a dégagé en 2010 un bénéfice net en forte hausse et s'attend à un début d'année 2011 «prometteur», a-t-il annoncé mardi.

Le bénéfice net a bondi de 41,5% à 1,1 milliard de francs suisses (1,14 milliard de dollars), tandis que le résultat d'exploitation a progressé de 59% à 1,4 milliard de francs suisses (1,45 milliard de dollars) l'année dernière, a précisé Swatch dans un communiqué.

Le groupe avait déjà annoncé le 19 janvier un chiffre d'affaires brut record de 6,4 milliards de francs suisses (6,64 milliards de dollars) pour 2010, en hausse de 18,8% sur un an, profitant d'«une amélioration de l'environnement économique et de signes clairs d'une normalisation des marchés».

Dans la division montres et bijoux, la plus importante branche par chiffre d'affaires, les ventes ont bondi de 24,5% à 5,5 milliards de francs suisses (5,7 milliards de dollars), portés par toutes marques et toutes les régions, même si l'Asie s'est «clairement distinguée», a précisé Swatch.

Le leader mondial du secteur, qui a pour habitude de prendre les analystes de court en publiant ses résultats en avance, va proposer à ses actionnaires un dividende en hausse de 25% à 5 francs suisses (5,2 dollars) par titre.

Swatch, qui a tiré parti d'une envolée des produits de luxe à l'instar de ses concurrents Richemont et LVMH, ne compte pas s'arrêter en si bon chemin et table sur une année 2011 tout aussi profitable.

«Les prévisions actuelles apparaissent positives», malgré la cherté du franc suisse, qui s'est fortement apprécié l'année dernière face aux principales devises et qui continuait à s'échanger à des niveaux relativement élevés en début d'année.

L'horloger de Bienne, célèbre pour ses montres colorées, veut continuer de croître de façon organique en investissant dans son réseau de distribution et de production, afin d'atteindre à «court terme» 10 milliards de francs suisses (10,37 milliards de dollars) de ventes annuelles.

Swatch a pourtant vécu une année 2010 difficile, marquée par la disparition fin juin de son fondateur Nicolas Hayek, qui occupait la présidence du groupe depuis 1986.

Sa fille Nayla Hayek, jusqu'à présent vice-présidente, avait été nommée dans la foulée à la tête de l'entreprise, tenue par la famille.

Swatch, qui est né en 1983 de la fusion de deux horlogers en difficulté Asuag et SSIH, est devenu célèbre par la commercialisation de la montre à bas prix éponyme.

Mais le groupe compte un total de 19 produits, dont un portefeuille des marques haut de gamme comme Omega, Breguet et Blancpain, à côté d'une gamme de bijoux.

À la Bourse suisse, le titre Swatch a profité des résultats annuels solides. L'action prenait 1,20% à 395,90 francs suisses (410,58 $), dans un marché quasiment stable (-0,04%) à 12h45, heure GMT (7h45 à Montréal).

«La stratégie basée sur une large palette de montres, allant du luxe à l'entrée de gamme, semble porter ses fruits», ont estimé les analystes de Wegelin.

Selon ces derniers, Swatch devrait profiter de sa forte position dans les marchés émergents pour gonfler encore son chiffre d'affaires, même si les risques inflationnistes en Chine pourraient affecter le groupe.