Début d'année difficile pour la Bourse indienne, dont l'indice-phare Sensex a reculé de 12% en quelques semaines. Mais, pour Bhim Asdhir, président de la firme des Fonds Excel, spécialiste torontoise des marchés émergents, ce repli est une occasion pour les investisseurs canadiens qui s'intéressent à l'une des économies à plus fort potentiel de croissance sur la planète.

«Parmi les économies émergentes, le marché boursier indien est incontournable pour les investisseurs qui cherchent un rendement supérieur à moyen et à long terme. Par conséquent, ils devraient considérer le repli boursier comme une occasion d'investir à meilleur prix dans un marché prometteur», a indiqué M. Asdhir à La Presse Affaires, au cours d'un récent passage à Montréal pour rencontrer des conseillers financiers.

Évidemment, comme entrepreneur financier de descendance indienne, le président fondateur des Fonds Excel a un intérêt personnel et d'affaires à promouvoir le marché boursier indien au Canada.

D'autant plus que des 11 fonds de marchés émergents que sa firme a créés depuis 12 ans, et qui cumulent un peu plus de 800 millions en actif, Bhim Asdhir admet que le fonds spécialisé Inde Excel constitue «notre joyau dont nous sommes très fiers».

En fait, avec un peu plus de 400 millions en actif net, ce fonds est de loin le plus gros fonds d'origine canadienne qui soit spécialisé dans le marché boursier indien.

Il compte environ 100 000 détenteurs de parts, tous Canadiens. Des investisseurs individuels surtout, dont plusieurs membres de l'importante communauté indo-canadienne.

Mais aussi quelques investisseurs institutionnels qui détiennent des blocs de parts de quelques millions chacun.

Dans le marché des individus, les principaux concurrents canadiens du fonds Inde Excel sont des fonds indiciels négociés en Bourse (FNB), tels que le iShares S&P CNX India Index et le BMO India Equity.

Au dernier compte publié, ces fonds cumulent des actifs de 17 millions et 11 millions, respectivement. Et comme tous les fonds indiciels, ils offrent aux investisseurs des frais de gestion très inférieurs à ceux de 2,9% du fonds Inde Excel, selon le relevé de la firme d'analyse Morningstar.

Interpellé à ce sujet, le président des fonds Excel, M. Asdhir, s'empresse de vanter la «gestion active» du fonds d'actions Inde Excel, qui est menée par une firme de gestion de portefeuilles basée à Mumbai.

Il s'agit de Birla Sun Life, un partenariat à parts égales entre la financière canadienne Sun Life et le groupe Birla, l'un des plus gros conglomérats d'affaires en Inde.

«Avec cette structure de gestion, le fonds Inde Excel est le seul fonds d'origine canadienne qui bénéficie d'une telle expertise directe et exclusive sur le terrain. C'est avantageux pour identifier les occasions d'investissement, en particulier les entreprises indiennes à bon potentiel de croissance qui ne font pas encore partie de l'indice du marché boursier», souligne Bhim Asdhir.

Selon lui, cette proximité de terrain des gestionnaires du fonds Inde Excel lui permet d'afficher un meilleur rendement à moyen terme que celui de l'indice Sensex de la Bourse indienne et des fonds indiciels qui en dépendent.

Fait vérifiable ou argument promotionnel? Le fardeau de la preuve revient aux dirigeants des fonds Excel.

Entre-temps, le rendement affiché du fonds Inde Excel a de quoi attirer les investisseurs qui s'intéressent à ce marché émergent, au-delà de sa volatilité à court terme.

Pour les cinq dernières années terminées le 31 décembre, le fonds Inde Excel affiche un rendement annuel composé de 8,8%.

C'est pas mal du tout pour une période qui comprend le krach boursier de 2008-2009, et durant lequel l'indice Sensex de la Bourse indienne a subi des fluctuations énormes.

Après un troisième gros gain annuel de plus de 40%, de 2005 à 2007 inclusivement, l'indice Sensex avait basculé de 51% en 2008.

Puis, il a rebondi très fortement de 76% en 2009, et encore d'un honorable 17% l'an dernier. Depuis le début de 2011, l'indice Sensex est de nouveau en repli de 12%.

Manifestement, à l'instar de plusieurs économies émergentes, la Bourse indienne n'est pas pour les investisseurs trop sensibles à la volatilité et entichés des rendements à court terme.

«Le marché boursier de l'Inde est plus volatil en raison de sa structure même», explique Gavin Graham, stratège des marchés émergents aux fonds Excel.

«On y retrouve beaucoup d'investisseurs particuliers indiens et des fonds d'investissement dirigés de l'étranger. Entre les deux, il y a encore peu d'investisseurs institutionnels basés en Inde qui pourraient contribuer à tempérer les fluctuations à court terme, comme on le voit dans les Bourses des économies développées.»

Cela dit, insiste Gavin Graham, la Bourse indienne continue d'afficher la meilleure tenue à moyen terme parmi les marchés des principales économies émergentes.

Aussi, les entreprises indiennes maintiennent le meilleur taux de rendement des capitaux propres parmi les principales économies émergentes, dont la Chine et le Brésil.

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BOURSE INDIENNE DEPUIS CINQ ANS (indice Sensex)

année                variation

2011 à ce jour    -12%     

2010                  +17%     

2009                  +76%     

2008                  -51%     

2007                  +47%     

2006                  +46%     

(Source: Bloomberg)