L'ouverture de petits métiers au secteur privé ne constitue pas une «potion magique» pour résoudre les problèmes économiques de Cuba, a estimé jeudi le principal analyste économiste cubain, qui recommande surtout une meilleure gestion et une plus grande autonomie du secteur public.

À la fin 2010, 75 000 permis avaient été délivrés à des particuliers pour exercer en indépendant un des 178 métiers ouverts en octobre par le gouvernement au secteur privé.

«À l'heure actuelle, ils doivent être un peu plus de 80 000», a expliqué Ariel Terrero, le plus réputé des économistes cubains ayant accès aux médias officiels.

Mais, «la clé» de l'avenir économique de Cuba, selon Ariel Terrero, réside plus dans les grandes entreprises publiques, auxquelles les réformes lancées par le président Raul Castro accordent une plus grande autonomie, et les petites et moyennes entreprises, comme les coopératives urbaines, qui doivent voir le jour cette année.

«On a exagéré, sous prétexte de nouveauté, l'importance et l'impact sur l'économie des activités des petits entrepreneurs indépendants», a jugé l'économiste sur la télévision publique. «Ce n'est pas une potion magique», a souligné Ariel Terrero dont les analyses sont également diffusées à la radio et dans l'hebdomadaire d'informations générales Bohemia.

Les activités privées, a expliqué l'économiste, «ne vont pas résoudre les problèmes de qualité, de productivité ou de développement des forces productives».

Parmi les principales activités concernées par la délivrance des permis, figurent notamment la restauration (restaurants, cafétérias, sandwicherie ambulante, etc.), les transports et les réparateurs en tous genres.

Les réformes, qui comprennent également une ouverture à l'investissement étranger, la suppression de subventions d'État et une autonomie des entreprises publiques, doivent encore être approuvées par un congrès du Parti communiste de Cuba (PCC), le premier depuis 14 ans.