La France a repris sa place de premier producteur de vin au monde en 2010, une position qu'elle avait perdue en 2009 au bénéfice de l'Italie, selon une étude réalisée pour Vinexpo, salon du vin et des spiritueux qui se tiendra du 19 au 23 juin à Bordeaux, et publiée mardi.

Réalisée en partenariat avec le cabinet britannique ISWR à l'occasion de Vinexpo, cette étude prospective porte jusqu'en 2014.

Même si la France - comme l'Italie, les États-Unis, l'Afrique du sud ou l'Allemagne - a connu une petite récolte en 2010, l'Hexagone est revenu à la première place devant l'Italie et l'Espagne. Sa production est estimée à 419 millions de caisses.

La production française va continuer à baisser d'ici 2014 (-5,54% en moyenne), ce qui ne devrait toutefois pas empêcher la France de conserver sa place de leader, selon les prévisions ISWR.

Depuis les années 1960, la consommation de vin recule régulièrement en moyenne de 2% par an. Depuis 2005, la baisse a ralenti (-1,4% en moyenne par an). Et le mouvement devrait se poursuivre pour la période 2010-2014 (-0,7% en moyenne par an).

En revanche la consommation de vins rosés a explosé (+19,8%) entre 2005 et 2009. Idem pour les vins effervescents (+4,62%). La France est respectivement le premier pays consommateur de vins rosés et le deuxième de vins effervescents.

Les exportations de vins français diminuent en valeur mais surtout en volume. Entre 2005 et 2009, elles ont baissé respectivement de -1,1% et de -9,4%, selon les chiffres de l'étude.

La consommation de spiritueux est en hausse de 0,35% en 2010 par rapport à l'année précédente et devrait continuer de croître de 1,72% entre 2010 et 2014.

Les Français sont toujours les premiers consommateurs au monde de whisky écossais. La consommation a encore augmenté de 18,7% entre 2005 et 2009. Le mouvement va se poursuivre: +6,53% entre 2010 et 2014 pour arriver à 14 millions de caisses.

La vodka a vu sa consommation exploser (+64,8%) entre 2005 et 2009, un succès du en partie au mélange à des boissons énergisantes. A l'horizon 2014, la progression va continuer (+18,63%) pour représenter à cette date 3,22 millions de caisses.

Le rhum n'est pas en reste: +16,6% entre 2005 et 2009 et +5,88% prévus d'ici 2014.

En novembre, l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) avait elle affirmé que la France devait conserver en 2010 son rang de premier producteur mondial de vin qu'elle avait reconquis en 2009.

Consommation mondiale «modérée» d'ici 2014

La consommation mondiale de vins va reprendre de façon «modérée» d'ici 2014, portée par trois pays dont les États-Unis qui vont devenir le premier pays consommateur, toujours selon l'étude réalisée pour Vinexpo.

L'étude table sur «une augmentation modérée de la consommation mondiale de vin de 3,18%» à horizon 2014, soit un recul par rapport à de précédentes prévisions, remontant à début 2009, alors que l'étendue de la crise n'était pas encore connue.

À cette date, l'étuden avait tablé sur une croissance d'environ 6% pour la période 2008-2012.

En raison de la crise, la consommation a ralenti «sensiblement»: entre 2008 et 2009, celle-ci a été stable et l'étude ne prévoit qu'une «légère» reprise à fin 2009 (+0,05%) qui devrait être confirmée en 2010 (+0,07%).

La consommation de vins tranquilles (non pétillants), qui constitue l'essentiel du marché, sera portée principalement (73,3%) par trois pays, les États-Unis, la Chine et la Russie.

L'année prochaine, en 2012, les États-Unis vont devenir le premier pays consommateur de vin, devant l'Italie et la France, pronostiquent les experts.

Entre 2010 et 2014, la consommation devrait augmenter de 9,35% aux États-Unis. Dans le même temps, elle diminuera de 0,82% en Italie, qui perdra ainsi sa place actuelle de leader. La France devrait, quant à elle, voir sa consommation diminuer de 4,06% et conserver sa troisième place.

En termes de production, même si l'année 2010 a été marquée par une faible récolte en France et en Italie, la moitié de la production mondiale continuera en 2014 à être assurée par ces deux pays auxquels s'ajoute l'Espagne.

La Chine, qui a fait son entrée en 2007 parmi les dix principaux pays producteurs au monde, sera celui qui connaîtra la plus forte progression de production (+77%) d'ici 2014. Elle conservera sa 7e place.

Les vins rosés connaîtront la plus forte progression (7,76%) de la consommation mondiale d'ici 2014.

Les vins effervescents (comme le champagne) vont voir leur consommation augmenter plus rapidement que les vins tranquilles, 5,61% contre 2,98%.

Le chiffre d'affaires mondial du vin a atteint 183,1 milliards de dollars (141,3 milliards d'euros), en hausse de 9,25% par rapport à 2005. D'ici 2014, la progression va se poursuivre.

Après un net ralentissement (-2,11%) en 2010, la consommation mondiale de spiritueux devrait reprendre et progresser de 2,23% d'ici 2014.

L'Asie conforte sa place de premier continent pour la consommation de spiritueux (44,6% en 2009). Après une forte progression entre 2005 et 2009 (+20,22%), le secteur s'est stabilisé (-0,8%) en 2010. L'étude prévoit une reprise de 4,76% d'ici 2014.

Elle constate aussi une baisse des «alcools locaux» (à base de riz, notamment), remplacés progressivement par le vin ainsi que par des spiritueux internationaux qui, à l'exception du gin, sont au progression.

La vodka demeure et de loin le premier spiritueux consommé au monde.