Le Parlement grec a adopté dans la nuit de mercredi à jeudi le projet de budget 2011, qui prévoit 14 milliards d'euros d'économies afin de respecter les conditions strictes imposées par l'Union européenne (UE) et le FMI en échange de leur aide pour assainir l'économie du pays.

A l'issue de cinq jours de débat, le texte a été adopté par la majorité des 156 députés du parti socialiste, le Pasok au pouvoir, alors que les députés des partis de droite de la Nouvelle-Démocratie (ND), communiste (KKE), de la gauche radicale (Syriza) et d'extrême droite (LAOS) ont voté contre, soit 142 voix. Deux députés étaient absents.

Ce vote intervient alors que la Grèce, en grave crise budgétaire depuis un an, a adopté au printemps un plan de redressement de son économie, dicté par l'UE et le Fonds monétaire international (FMI) en échange d'un prêt consenti au pays de 110 milliards d'euros sur trois ans afin de le sauver de la banqueroute.

En vertu de ce plan, le gouvernement socialiste a été contraint d'adopter des mesures de rigueur draconiennes afin de baisser de six points l'énorme déficit public, qui en 2009 avait atteint 15,4% du Produit intérieur brut (PIB).

Le Premier ministre grec Georges Papandréou a souligné devant les députés qu'il était «déterminé» à procéder à tous les changements nécessaires pour sortir le pays de la crise.

«Malgré les difficultés je suis optimiste, la Grèce ne va pas faire faillite», a souligné M. Papandréou lors de son discours diffusé en direct par la chaîne de télévision publique du Parlement. Il a rappelé que «sans l'aide du mécanisme européen, le pays se serait effondré».

Selon le budget de 2011, l'austérité doit se poursuivre au cours de l'année prochaine afin de ramener le déficit public à 7,4%.

Les recettes publiques doivent dépasser six milliards d'euros, tandis que de nouvelles hausses de TVA sont prévues pour des produits et services, de 11 à 13% et de 5,5% à 6,5% selon les catégories.

L'inflation, qui s'est envolée ces derniers mois, à 5,2% en octobre, doit être ramenée à 2,2% en 2011, la deuxième année de récession pour le pays avec une contraction prévue à 3% et une nouvelle hausse du chômage à 14,5% (contre 12,4% actuellement).

Le gouvernement table sur une dette publique à 152,6% du PIB.

M. Papandréou a appelé tous les partis de l'opposition à «assumer leurs responsabilités» et à lutter pour contribuer «aux efforts» du pays de redresser son économie.