Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, estime que la Suisse doit intégrer l'Union européenne, dans son intérêt comme dans celui de l'UE.

«Je souhaite l'adhésion de la Suisse à l'UE», déclare-t-il dans un entretien avec l'hebdomadaire allemand Die Zeit à paraître jeudi, tout en reconnaissant que la question de la souveraineté populaire s'y oppose toujours.

«Mais ce n'est qu'ainsi que l'UE serait complète», juge-t-il, qualifiant d'«absurdité géostratégique cette tache blanche sur la carte de l'Europe».

Quant à la Suisse, «elle est directement ou indirectement concernée par ce qui se déroule autour d'elle», poursuit-il, estimant que «les Suisses savent ce qui est dans leur intérêt futur».

Si elle reste hors de l'Union, «comment dans 30 ans, organisera-t-elle son autonomie totale d'avec les autres et contre les autres ? Cela n'a pas de sens», ajoute-t-il, estimant que les Suisses se retrouveraient «un jour seuls».

Toujours dans cet entretien, M. Juncker s'est dit persuadé que tous les pays de l'UE ont profité de leur adhésion, «les grands comme les petits». «L'Allemagne et la France, de grands pays, ne seraient pas des acteurs de la politique mondiale s'ils n'étaient pas membres de l'Union européenne».