L'économie islandaise est sortie de la récession au troisième trimestre pour la première fois depuis l'effondrement de son système financier en octobre 2008, selon des statistiques officielles publiées mardi.

Après avoir décliné pendant sept trimestres de suite - du quatrième trimestre 2008 au deuxième trimestre 2010 - le Produit intérieur brut (PIB) de l'Islande, a progressé entre juillet et octobre de 1,2% par rapport au trimestre précédent, a annoncé l'Office national de la statistique dans un communiqué.

Sur un an, l'économie islandaise reste en recul de 1,6%, selon les chiffres de l'office.

Une croissance de «1,2%, ce n'est pas mal, car cela signifie une croissance d'environ 4% en rythme annuel», a estimé Fridrik Mar Baldursson, professeur d'économie à l'Université de Reykjavik.

«La croissance est principalement tirée par la consommation des ménages, qui avait plongé à la suite de l'effondrement des banques en 2008», a-t-il souligné.

Si la consommation des ménages a en effet progressé (+3,8% par rapport au trimestre précédent), de même que les exportations (+0,8%) et les importations (+6,8%), les investissements ont décliné (-5,6%), de même que les dépenses publiques (-0,6%).

Le système bancaire islandais, disproportionné par rapport au reste de l'économie, s'était brutalement effondré en octobre 2008 à la suite de la crise financière mondiale, entraînant l'intervention du Fonds monétaire international (FMI) et une profonde crise dans un pays jusque-là en plein boom économique.

Mais la récession s'est néanmoins avérée moins brutale qu'initialement redoutée, selon le FMI et des économistes.

«La récession en Islande a été moindre que prévue et pas pire que dans d'autres pays moins gravement touchés», soulignait le FMI dans son dernier rapport économique sur l'île de 320 000 habitants, publié en octobre.

La couronne islandaise, qui avait perdu près de la moitié de sa valeur en raison de la crise, s'est stabilisée «à un niveau compétitif» favorable aux exportations selon le FMI, et l'inflation, qui avait culminé à 18%, est redescendue aux alentours de 3%.

L'Islande emprunte également à des taux plus favorables, signe d'une meilleure confiance et des économistes soulignent que le petit pays a peut-être fait un bon choix en laissant chuter ses banques plutôt que d'injecter à tour de bras des fonds publics, comme l'a fait l'Irlande par exemple.

Le rebond islandais devrait néanmoins rester modeste, selon les dernières prévisions de novembre de l'Office national de la statistique.

Après une lourde récession de 6,8% en 2009, l'économie islandaise devrait encore reculer de 3% cette année avant de renouer avec une croissance revue à la baisse (de +3,2% à +1,9%) en 2011.