Le chef de la diplomatie yéménite, Abou Bakr al-Kourbi, a affirmé dimanche à Manama que le principal défi de son pays était le développement économique et non Al-Qaïda, la rébellion dans le nord ou la contestation dans le sud.

«Le principal défi auquel fait face le Yémen est le problème économique, et non pas Al-Qaïda, la rébellion dans la nord ou le mouvement (séparatiste) sudiste», a déclaré le ministre lors d'un Forum sur la sécurité régionale à Manama.

«La question de la stabilité est liée à l'économie. Il ne peut y avoir de stabilité sans développement économique», a ajouté M. Kourbi qui a tenu ces propos lors d'une table ronde sur le Yémen tenue à huis clos dans la capitale du Bahreïn et dont l'AFP a obtenu l'autorisation de diffuser des extraits.

Le ministre a souligné qu'avec une population de 23 millions d'habitants, une inflation galopante et un taux de chômage de «30% et plus», le gouvernement avait été fortement affecté par la baisse des exportations pétrolières qui ont «diminué de 50% au cours des quatre dernières années».

Le Yémen, un des pays arabes les plus pauvres, produit quelque 300.000 barils de brut par jour et les revenus du secteur pétrolier assurent 70% des revenus de l'Etat, selon des statistiques officielles.

Le ministre a affirmé que son pays misait grandement sur la nouvelle réunion des Amis du Yémen, prévue fin février ou début mars à Ryad, pour accélérer l'aide économique promise à Sanaa mais qui se fait attendre.

Créé en janvier, le forum des «Amis du Yémen» réunit notamment les Etats-Unis, les Européens, le Yémen et ses voisins des monarchies pétrolières réunies au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Quelque 5,7 milliards de dollars ont été promis dès 2006 au Yémen. Mais la plus grande partie des fonds n'ont pas été dépensés.

«L'argent doit d'abord être alloué, par concertation entre le Yémen et les donateurs, à des projets spécifiques, puis le gouvernement yéménite doit faire des appels d'offres et attribuer les projets», ce qui ralentit l'attribution des aides, a expliqué M. Kourbi.