La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré jeudi avoir «plus confiance qu'au printemps» en la stabilité de la zone euro, alors que les marchés financiers restent agités, en particulier à cause de la volonté allemande de les faire payer à l'avenir en cas de crise.

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré jeudi avoir «plus confiance qu'au printemps» en la stabilité de la zone euro, alors que les marchés financiers restent agités, en particulier à cause de la volonté allemande de les faire payer à l'avenir en cas de crise.

«J'ai plus confiance qu'au printemps (pendant la crise grecque, ndlr) que l'Union européenne va sortir renforcée des turbulences actuelles», a déclaré Mme Merkel lors d'un colloque économique organisé à Berlin par le quotidien Süddeutsche Zeitung.

En début de semaine, Mme Merkel avait au contraire jugé que la zone euro était «dans une situation extrêmement sérieuse», une dramatisation qui avait déplu à Bruxelles.

«Nous sommes tous prêts à dire qu'il faut un mécanisme de crise permanent», a-t-elle souligné jeudi avant de réclamer de «faire attention à ce que la situation des marchés financiers ne soit pas totalement occultée» dans son élaboration.

Mme Merkel, vivement critiqué par certains membres de l'Union européenne et la Banque centrale européenne pour avoir contribué à l'affolement des marchés en insistant pour que les détenteurs privés d'obligations d'État soient mis à contribution en cas de défaillance, a voulu rassurer sur ce point aussi.

«En ce moment, il y a une haute nervosité sur les marchés c'est pourquoi je répète qu'il ne s'agit pas de changer quoi que ce soit avant 2013», a-t-elle dit, affirmant en outre qu'il ne s'agissait «pas du tout» de mettre en place une procédure de «faillite d'État.»

Selon Mme Merkel, l'un des moyens d'impliquer les investisseurs privés dans le sauvetage d'un État qui serait en cessation de paiement serait d'utiliser les clauses d'action collective.

Il s'agirait d'attacher aux obligations souveraines émises en zone euro à partir de 2013 des clauses spéciales. Une majorité qualifiée de créanciers pourrait imposer un rééchelonnement des paiements, une baisse des taux ou une décote.

«Mais je ne vois pas d'État qui soit dans cette situation aujourd'hui», a tempéré la chancelière.

Mme Merkel doit s'entretenir en début de soirée au téléphone avec le président français Nicolas Sarkozy «des problèmes actuels de la zone euro», selon le porte-parole de la chancelière.

Dans la matinée, la nouvelle ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, a souligné à Berlin «l'étroitesse des relations» franco-allemandes et «la force de leur alliance» notamment lors de la crise financière.

Son homologue allemand, Guido Westerwelle a déclaré pour sa part que le moteur franco-allemand était «le pilier le plus stable» de l'Union européenne.

Les deux responsables ont consacré une partie de leur entretien à la gestion de la crise en Irlande.