Le déficit public de la Grèce a atteint 17,405 milliards d'euros pour les 10 premiers mois de 2010, soit une baisse de 30% sur un an, inférieure à celle prévue par son plan de redressement, selon les estimations provisoires publiées mercredi par le ministère grec des Finances.

Pour les 10 mois, la réduction prévue du déficit selon les engagements d'Athènes auprès de l'Union européenne et du Fonds monétaire internationale (FMI) était de 32%. L'avant-projet de budget présenté début octobre tablait lui sur une baisse pour toute l'année de 36,9%, a précisé le Ministère dans un communiqué.

Le ministère grec publie ces données mensuelles sur le déficit public, dans le cadre de l'effort de redressement des finances piloté par l'UE et le FMI en échange d'un prêt de 110 milliards sur trois ans.

La baisse du déficit découle principalement d'une réduction de 7% des dépenses budgétaires, soit de quelque 4 milliards, grâce en particulier à une réduction des dépenses primaires de 11%, selon le Ministère.

Les recettes ont augmenté sur 10 mois de 3,7%, contre une prévision de +13,7% sur un an, confirmant les difficultés des autorités à lutter efficacement contre la fraude fiscale et les retombées de la récession.

«Pour les deux derniers mois, une plus forte hausse des recettes est attendue», du fait notamment du versement de la vignette automobile et de l'entrée en vigueur d'une loi d'amnistie fiscale prévoyant le paiement d'un forfait pour les contribuables en délicatesse, a relevé le Ministère.

Selon l'avant-projet de budget présenté en octobre par le Parlement, le gouvernement socialiste table pour 2010 sur une réduction du déficit à 7,8% du PIB, au delà de l'objectif de départ de 8,1%.

Mais la presse grecque évoquait mercredi une révision à la hausse, avec un déficit qui pourrait dépasser 9% du PIB, du fait de la réévaluation du déficit pour 2009, qu'Eurostat doit chiffrer le 15 novembre, et du manque à gagner sur les recettes publiques.