Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, appuie les propositions de nouvelles règles internationales qui feraient payer les coûts d'une éventuelle autre crise financière aux banques et à leurs actionnaires et bailleurs de fonds, plutôt qu'aux gouvernements.

Dans une allocution à Genève, en Suisse, M. Carney a indiqué que le sauvetage de plusieurs grandes institutions financières pendant la crise avait créé un «énorme aléa moral» qui pourrait fausser le comportement du secteur privé et gonfler les coûts du secteur public à l'avenir.

À son avis, il faut donc inculquer aux banques une certaine discipline. L'obligation pour les entreprises de faire leur testament biologique et l'instauration de meilleurs mécanismes de résolution des défaillances bancaires constituent à ses yeux des solutions prometteuses.

D'après lui, il est en outre essentiel de faciliter la création de liquidités par l'entreprise privée et de permettre aux banques centrales d'intervenir plus facilement en cas de besoin pressant.

Le gouverneur de la Banque du Canada a rappelé que le G20 tentait actuellement se doter de mécanismes permettant de rendre les activités des banques plus transparentes et d'éviter la contagion en cas de crise dans un secteur.

Les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et d'autres gouvernements ont injecté des milliards de dollars dans les banques pour leur éviter une faillite découlant de prêts risqués et d'investissements dans des produits dérivés ésotériques, liés au marché hypothécaire américain.

Le Canada s'en est mieux sorti que les autres en partie grâce à la réglementation en vigueur. Mark Carney prévient toutefois que le pays n'est pas à l'abri de problèmes. La prochaine fois, les investisseurs, les dirigeants et les conseils d'administration seront en première ligne en cas de crise. Il faut donc bien les surveiller.