L'agence de notation financière Standard & Poors a confirmé mardi la note «AAA» du Royaume-Uni, la meilleure possible, et relevé sa perspective de négative à stable, en saluant les coupes budgétaires annoncées par le gouvernement.

Ces coupes de 81 milliards de livres (131 milliards de dollars CAN) d'ici à 2015, dévoilées la semaine dernière par le gouvernement britannique, «réduisent les risques concernant l'application du plan de redressement budgétaire», a estimé S&P dans un communiqué.

En outre, a noté l'agence, les partenaires de la coalition conservatrice/libérale démocrate au pouvoir depuis mai «ont démontré un haut degré de cohésion» à cette occasion.

S&P, qui évalue la solvabilité des emprunteurs, a estimé que les finances publiques britanniques se trouvaient désormais «sur une trajectoire plus soutenable» et a relevé en conséquence sa perspective sur la dette à long terme du pays.

Le ministre des Finances George Osborne s'est rapidement félicité de cette décision qu'il a qualifié de «vote de confiance» dans sa politique.

L'agence de notation a néanmoins prévenu qu'elle pourrait revoir sa position si la détermination de la coalition «faiblissait» au moment de la mise en oeuvre des coupes.

Avec les mesures d'austérité, la dette publique devrait décroître «graduellement» à partir de 2013, après avoir culminé à 80% du Produit intérieur brut (PIB), estime S&P.

La dette britannique, a-t-elle rappelé, a grimpé de 24 points de pourcentage entre 2007 et 2009 -«plus que dans la plupart des autres pays notés AAA»- en raison du coût particulier de la crise financière pour le pays qui a dû renflouer ses banques.

Le déficit public passerait, selon l'agence de notation, de 11,2% du PIB à 3% en 2014. L'objectif du gouvernement est de la ramener à 1,1% à l'horizon 2015/2016.

Standard & Poors ne croit pas à un retour du pays dans la récession, évoqué par certains experts après l'annonce des coupes budgétaires, et table sur une «croissance moyenne annuelle de 2% pour les cinq prochaines années».

Les chiffres officiels de la croissance pour le 3e trimestre, publiés mardi, ont marqué un ralentissement nettement moins marqué que prévu par les économistes: le PIB du Royaume-Uni a augmenté de 0,8% au troisième trimestre (contre 1,2% au deuxième trimestre), le double de ce que prévoyaient les experts.

L'agence de notation Fitch avait également salué la semaine dernière le plan d'austérité britannique qui a conforté, selon elle, le maintien de la note maximale dont bénéficie le Royaume-Uni sur sa dette à long terme.

Le plan d'austérité britannique, un des plus sévères de l'Union européenne, doit entraîner près de 500.000 suppressions d'emplois publics et des coupes drastiques dans les dépenses sociales.

Il a été vivement critiqué par les syndicats et l'opposition travailliste, mais salué comme «nécessaire» par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).