Les pays du G20 doivent s'engager fermement contre la «course à la non appréciation» des monnaies, a déclaré mercredi un haut responsable du Trésor américain à quelques jours d'une rencontre des ministres des Finances de ce forum en Corée du Sud.

«Lorsque de grandes économies dont la monnaie est sous-évaluée empêchent leur devise de s'apprécier, cela pousse les autres pays à faire de même, créant une dynamique de course à la non appréciation», a déclaré ce responsable, sous le couvert de l'anonymat.

«C'est mauvais pour le système et c'est mauvais pour chacun d'entre nous», a ajouté ce responsable, qui s'exprimait lors d'un point de presse avant le G20 Finances devant avoir lieu vendredi et samedi à Gyeongju, dans le Sud de la Corée.

«La priorité qui dominera cette rencontre sera d'accélérer le rééquilibrage de l'écononomie mondiale et de le rendre plus efficace», et le «défi est de démontrer l'engagement du G20 à coopérer pour faciliter le rééquilibrage de la demande mondiale et l'ajustement des taux de change», a-t-il dit.

Dans un climat de craintes grandissantes relatives à une «guerre des monnaies» que pourraient se livrer les grandes économies afin de doper leurs exportations par le biais d'un taux de change le plus bas possible, le Trésor a ainsi renouvelé ses pressions sur la Chine, que Washington exhorte à laisser sa monnaie s'apprécier plus rapidement.

Le Groupe des Vingt rassemble dix-neuf pays riches et émergents et l'Union européenne.

Sans jamais nommer la Chine, le responsable américain a jugé «important» que les pays du G20, «s'attaquent à tous les exemples de politiques pouvant entraîner une résistance à une appréciation (d'un taux de change quelconque) résultant des forces du marché».

Plaidant pour «des systèmes de changes plus flexibles et plus conformes aux règles du marché», le responsable a ajouté que les États-Unis voulaient voir «le G20 donner au Fonds monétaire international la capacité de jouer véritablement son rôle originel qui consiste à superviser le système monétaire international».

«Le FMI doit avoir les moyens de faire entendre sa voix» sur la façon dont les pays du G20 respectent leurs engagements pris en faveur du rééquilibrage de l'économie mondiale», a-t-il ajouté.

Les questions relatives au niveau des monnaies sont, «par leur essence même, un problème multilatéral qui nécessite des mesures collectives», a-t-il ajouté, alors que les États membres du FMI ont fait étalage de leurs divisions sur le sujet début octobre à Washington.

La réunion de Gyeongju doit également être l'occasion de faire avancer la réforme du système financier international avec l'idée de parvenir à une certaine homogénéité de la régulation à l'échelle planétaire.

Faisant référence à l'accord auquel les États membres de l'Union européenne sont parvenus mardi en vue d'une régulation des fonds spéculatifs, le Trésor a estimé que «les autorités européennes travaillaient d'arrache-pied» pour éviter que des fonds étrangers ne fassent l'objet d'une discrimination, comme s'en inquiète Washington.