La saison des Nobel 2010 s'achève lundi avec le prix d'économie, habituel pré carré américain qui pourrait permettre aux Etats-Unis de se consoler d'une moisson jusque là médiocre.

Mais la concurrence s'annonce rude avec une liste de prétendants inhabituellement longue.

Officiellement dénommé «prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel», le Nobel d'économie, le seul non prévu dans le testament du philanthrope suédois, doit être attribué à 07h00.

Décerné depuis 1969 et financé par la banque centrale suédoise, il fonctionne néanmoins comme les autres prix avec un comité et une dotation de 1,1 million d'euros.

Les Américains, qui depuis le début de la saison 2010 n'ont remporté qu'un seul prix, en chimie, et qui n'ont jamais été aussi peu récompensés depuis 1991, partent une nouvelle fois favoris des grandes spéculations pré-Nobel des experts et des parieurs dans cette catégorie.

Le duo américain Richard Thaler et Robert Shiller, théoriciens des comportements souvent irrationnels sur les marchés financiers, ainsi que leurs compatriotes Martin Weitzman et William Nordhaus, spécialistes des conséquences économiques du réchauffement climatique, sont dans l'air du temps.

Eugene Fama, éternel favori de la libérale Université de Chicago, a lui vu son étoile pâlir avec la crise. Sa théorie des marchés efficients a été remise en cause, mais il reste un des poids lourds de la théorie financière.

D'autres Américains sont évoqués pour succéder à leurs compatriotes Oliver Williamson et Elinor Ostrom, première femme nobélisée de la discipline: les spécialistes de la croissance Paul Romer, Dale Jorgenson ou Robert Barro, le statisticien Lars Hansen ou l'expert du travail Kevin Murphy...

Il faut remonter à plus de dix ans (1999) pour retrouver avec le Canadien Robert Mundell, un prix Nobel d'Economie vierge de bannière étoilée.

Si le comité voulait internationaliser un peu le palmarès, le Français Jean Tirole (théorie des contrats), l'Autrichien Ernst Fehr, spécialiste de l'économie comportementale, ou encore l'Italien Alberto Alesina et le duo nippo-britannique Nobuhiro Koyutaki/John Moore sont de solides outsiders.

Le millésime Nobel 2010 a culminé vendredi avec le prix de la paix au dissident chinois emprisonné Liu Xiaobo au lendemain du triomphe longuement attendu de l'hispano-péruvien Mario Vargas Llosa en littérature.