C'est d'abord pour les contrats de rénovation de centrales nucléaires vieillissantes que SNC-Lavalin(T.SNC) s'intéresse à la société d'État fédérale EACL, plutôt que pour les projets de nouvelles centrales CANDU.

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Car, selon son président et chef de la direction, Pierre Duhaime, le potentiel d'affaires lié à la construction de nouvelles centrales nucléaires en Amérique du Nord ou ailleurs dans le monde demeure trop incertain pour intéresser les investisseurs à moyen terme.

En revanche, le potentiel d'affaires découlant des contrats d'entretien et de rénovation de centrales nucléaires existantes est déjà bien concret pour l'avenir prévisible.

Dans le présent

«Ce type de contrats de remise à neuf de centrales est immédiat, alors que des nouvelles constructions de centrales, ça pourrait prendre encore six ou sept ans à se matérialiser. Or, moi, je travaille surtout pour demain matin. On verra ensuite ce qui pourrait se passer dans six ou sept ans», a indiqué M. Duhaime au cours d'un point de presse après son discours hier devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).

Le président de SNC-Lavalin répondait aux questions sur l'offre d'achat pour la société EACL que le géant de l'ingénierie confirmait récemment avoir déposée auprès du gouvernement fédéral.

Depuis, la teneur de cette offre ainsi que les attentes du fédéral sont demeurées mystérieuses.

Et hier, s'il a précisé un peu l'intérêt de SNC-Lavalin pour EACL, Pierre Duhaime avait peu à dire quant à la suite de la démarche fédérale.

«Nous ne savons pas encore quand ce processus sera complété. Nous sommes en attente d'une réponse du gouvernement», a-t-il indiqué.

Est-ce que SNC-Lavalin a des concurrents?

«Je ne sais pas, mais je le souhaite», a-t-il ajouté.

Et qu'en est-il quant à la possibilité de partenaires pour l'achat d'EACL et la continuité d'affaires de la technologie des réacteurs CANDU?

«Nous pourrions faire l'un ou l'autre, en partenariat ou seul. En fait, ça dépendrait des ententes de partage des risques entre les partenaires, leurs fournisseurs et les clients», a souligné Pierre Duhaime.

Toit du Stade

Par ailleurs, questionné sur le feuilleton du toit du Stade olympique, le président de SNC-Lavalin s'est dit «déçu» d'avoir à retourner en appel d'offres, à la suite de la décision de la Régie des installations olympiques (RIO).

«On est déçus de retourner dans ce processus parce que ça se discute depuis longtemps. Depuis cinq ans, en fait, ce qui est déjà trop longtemps», selon M. Duhaime.

«On voit ce qui arrive avec des dossiers qui traînent. Ça amène de l'incertitude, de la remise en question et ainsi de suite. Si on veut développer le Québec, il faudrait certainement avancer plus rapidement dans ce genre de dossiers.»

Cela dit, Pierre Duhaime est confiant que la proposition de SNC-Lavalin l'emportera à nouveau lors du nouvel appel d'offres attendu de la RIO.

«Notre solution (de toit fixe) est toujours la meilleure et elle fera partie de la décision finale», a-t-il dit.

«SNC-Lavalin connait très bien le Stade, après l'avoir construit et y avoir installé le premier toit. Pour la suite, nous pensons avoir trouvé ce qui est le plus adéquat pour le Stade. Cette solution a été présentée, discutée, et évaluée depuis des années.»

Néanmoins, selon M. Duhaime, SNC-Lavalin pourrait aussi proposer un nouveau concept de toit ouvrant pour le Stade, «si c'est ce que demande le client».

Entre-temps, il a lancé quelques flèches contre le concept de toit ouvrant (avec mécanisme pneumatique) proposé par la firme concurrente Dessau. Et dont le brassage médiatique au cours des dernières semaines aurait motivé la RIO à retourner en appel d'offres.

«Si quelqu'un pense avoir trouvé une solution meilleure que la nôtre, c'est à évaluer. Mais, pour le moment, j'aimerais ça pouvoir visiter des exemples de toits semblables (à celui de Dessau) ailleurs dans le monde, de taille comparable à celle du Stade, et avec un climat semblable», a conclu le président de SNC-Lavalin.